Les commandes de kits de guidage AASM vont être nettement réduite

Le groupe Safran se porte bien, avec une progression moyenne de 10% de son chiffre d’affaire au cours de ces dernières années. Cela est dû notamment à l’aviation civile et au secteur de la sécurité. Ses activités dans le domaine de la défense ne représentent plus que 21% de ses résultats.

Comme l’a expliqué Jean-Paul Herteman, son Pdg, lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense nationale, le 17 septembre dernier, le Safran d’ajourd’hui ne serait pas ce qu’il est devenu sans les commandes militaires, étant donné que ces dernières lui ont permis de développer des technologies duales, c’est dire pouvant avoir des applications civiles. Cela est surtout vrai dans le domaine de l’aéronautique.

Actuellement, le groupe Safran fournit plusieurs types d’équipements aux forces armées françaises, en particulier via la Snecma (moteurs M-88 du Rafale, par exemple) et Sagem, qui produit le système FELIN (Fantassin à équipements et liaisons intégrées), le drone tactique Sperwer ou encore le kit de guidage AASM (Armement Air Sol Modulaire), lequel se fixe sur un corps de bombe afin d’augmenter la précision et la portée de tir.

Justement, l’avenir de l’AASM préocuppe le patron de Safran. Développé à partir des années 2000 pour équiper les Rafale de l’armée de l’Air et de la Marine, ce kit de guidage, qui a fait ses preuves en Afghanistan, en Libye et au Mali, a été livré à 1.216 exemplaires, conformément aux dispositions de la Loi de Programmation Militaire (LPM) 200-2014 qui se termine.

Seulement, la prochaine, qui est en cours d’examen au Parlement, prévoit la livraison de seulement « environ 500 » kits sur la période (2014-2019). Soit deux fois moins que précedemment. Or, Jean-Paul Herteman a expliqué aux députés qu’il avait été initialement prévu « un plancher indicatif de 200 armes (ndlr, AASM) par an pour la France », et cela d’autant plus que ce système a des difficultés à l’exportation. Notamment parce qu’il y a des réticences à le vendre pour qu’il soit mis en oeuvre par d’autres appareils que le Rafale…

Le développement de l’A2SM a demandé un investissement de 140 millions d’euros à Sagem en autofinancement. « On est fier d’avoir développé ce sytème pour nos forces mais quelque part, en tant qu’industriel, on est à la limite de l’acte normal de gestion », a fait valoir le patron de Safran.

« C’est un des atouts différenciants du Rafale » a-t-il ajouté. « Et pour que cet atout continue à renforcer le Rafale, il faut exporter. C’est un effort diplomatique, industriel, économique », a-t-il expliqué. « C’est un exemple typique d’un armement qui fait la différence mais qui n’a pas de volume suffisant pour avoir une exploitation industrielle viable », a encore estimé Jean-Paul Herteman

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