Les restrictions budgétaires menacent l’avion d’attaque au sol A-10 Thunderbolt II

Certes, Boeing a reçu récemment une commande portant sur la livraison de 56 ailes supplémentaires destinées à moderniser les avions d’attaque au sol A-10 Thunderbolt II, surnommé le « tueur de chars ». Seulement, les restrictions budgétaires concernnant le Pentagone pourraient remettre en question l’avenir de cet appareil au sein de l’US Air Force.

Comme le Congrès n’a pas pu se mettre d’accord sur le plafond de la dette des Etats-Unis, des coupes automatiques ont été appliquées dans les dépenses fédérales. C’est ce que l’on appelle, outre-Atlantique, la séquestration. Avec plusieurs dizaines de milliards en moins par rapport à ce qui avait été initialement prévu, les forces américaines ont dû prendre des mesures d’économies à partir de mars dernier tout en cherchant à ne pas affecter les opérations dans lesquelles elles sont engagées et à préserver ses grands programmes d’armement.

Seulement, et comme les désaccords persistent au Congrès, de nouvelles coupes automatiques d’un montant de 53 milliards de dollars dans les crédits alloués au Pentagone risquent de s’appliquer à partir du 1er octobre, premier jour de l’année fiscale aux Etats-Unis.

Aussi, le commandant de l’Air Combat Command, le général Mike Hostage, a indiqué que les A-10 Thunderbolt II pourraient être retirés du service plus tôt que prévu si jamais le régime de séquestration continuait.

« L’US Air Force sera contrainte de retirer ses avions mono-mission. (…) Et comme le F-35 reprendra les missions d’appui aérien rapproché, le vénérable A-10 Thunderbolt II sera une cible probable » des mesures d’économies, a-t-il affirmé, la semaine passée.

Cela dit, cette perspective n’enchante guère le général Hostage. « Le F-35 pourra assurer des missions d’appui aérien rapproché mais ce sera plus coûteux et pas aussi impressionnant qu’avec le fameux canon GAU-8 Avencer de 30 mm » de l’A-10 Thunderbolt.

« Dans un monde parfait, j’aurais 1.000 A-10 », a-t-il continué. Et diviser par deux le nombre d’appareils en service ne serait pas suffisant pour être économiquement intéressant. « De mon point de vue, et alors que je ne veux pas le faire, il vaudrait mieux perdre la totalité de la flotte et économiser tout ce qui est possible sur les infrastructures », a-t-il expliqué.

Précédemment, le secrétaire délégué à l’US Air Force, Eric Fanning, et le chef d’état-major de l’aviation américaine, le général Mark Welsh, ont indiqué que les mesures d’économie qu’il faudrait probablement prendre afin de supporter les effets du régime de séquestration seraient de retirer du service la plupart des appareils spécialisés.

Reste à voir comment la perspective d’un retrait des A-10 Thunderbolt II sera accueillie au Congrès. Par le passé, l’US Air Force a déjà tenté de remiser ces appareils mais elle s’est toujours heurté à la réticence des élus du Capitole face à ce projet.

Par ailleurs, le F-15C pourrait également faire les frais des restrictions budgétaires, et cela afin  d’économiser les coûts de leur mise à niveau et de leur maintenance et de les réinvestir dans le programme F-35.

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