Le député-maire de Carcassonne s’en prend aux anciens chefs de corps du 3e RPIMa

L’on peut imaginer que, compte tenu des fonctions qu’ils ont occupées, les 10 anciens chefs de corps du 3e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) qui ont récemment publié une lettre ouverte pour demander le maintien de cette prestigieuse unité, aient su garder quelques contacts bien placés au sein de l’institution militaire.

Et que, par conséquent, ils sont bien informés des intentions du ministère de la Défense au sujet des implantations mise sur la sellette dans le cadre de la prochaine Loi de programmation. Au point, donc, de se mobiliser comme ils l’ont fait pour éviter la dissolution du « 3 ».

En outre, et comme l’a rappelé le général Henri Poncet, ancien chef de corps du régiment et co-signataire de cette fameuse lettre, « dans les années 1980 et 2000, par deux fois le 3e RPIMa a été sauvé par l’ancien maire de Carcassonne (Raymond Chésa, décédé en janvier 2005) qui était proche de Jacques Chirac. Aujourd’hui on peut le sauver une troisième fois. Carcassonne a davantage besoin de ce régiment que Castres qui est une ville riche et qui a la chance d’avoir les Laboratoires Fabre. »

Cependant, cette initiative n’a pas plu à Jean-Claude Perez, le député-maire (PS) de Carcassonne, ville de garnison du 3e RPIMa. Il est même allé jusqu’à dire, en reprenant une expression autrefois utilisée par le général de Gaulle pour une situation beaucoup plus grave, être « furieux que ce quarteron de généraux en retraite propage une rumeur irrationnelle. » Et d’affirmer avoir l’assurance que le régiment  » ne va pas disparaître, ni avant ni après » les élections municipales du printemps prochain.

« Je ne peux que souscrire à un tel texte » a encore insisté Jean-Claude Pérez dans les colonnes du Midi Libre. « Le « 3 » n’est pas menacé, c’est une certitude : on ne va pas toucher aux corps d’armée d’élite opérationnels, capables de se projeter à l’extérieur, il faudrait plutôt regarder vers les régiments de chars », a-t-il fait valoir.

Mais l’élu ne s’est pas arrêté-là. « Ces retraités le savent, mais ils se verraient bien susciter ailleurs des levées de boucliers similaires d’autres militaires retraités et ainsi mettre à mal toute la loi de programmation militaire du gouvernement ». Diantre! Voilà donc d’anciens officiers à deux doigts de fomenter un complot.

Donc, la rumeur concernant le 3e RPIMa serait « irrationnelle » et les 10 anciens chefs de corps auraient des arrière-pensées, selon M.Pérez. Pourtant,  le 17 septembre, soit quelques jours après la lettre des anciens chefs de corps, le député-maire a diffusé un communiqué dans lequel il indique être en « concertation avec le ministre de la Défense afin de préserver, dans le respect des impératifs de notre défense nationale, les intérêts économiques, sociaux et humains des liés à la présence historique de ce régiment à Carcassonne. »

Et d’ajouter que « le ministre tiendrait le plus grand compte dans ses arbitrages de la situation économique locale et des enjeux d’aménagement du territoire » et qu’il « attend avec confiance la décision ministérielle qui est programmée à la fin de ce mois. » L’on se demande bien pourquoi de telles discussions ont eu lieu si le 3e RPIMa n’est pas menacé d’être dissous…

En attendant, la mobilisation pour sauver l’ancien régiment du général Bigeard ne faiblit pas. Une page de soutien sur Facebook a même été ouverte. Si elle n’a pas rencontré le même succès que celle concernant le bijoutier de Nice, elle fédére plus de 5.000 personnes pour le moment. Une pétition a aussi été lancée pour le « 3 » puisse être toujours fidèle à sa devise : « Être et durer ».

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