L’opération contre le régime syrien se limiterait à 3 jours de frappes

Selon le président Hollande, le Congrès américain devrait se prononcer sur une éventuelle intervention militaire en Syrie le 13 ou le 14 septembre. Soit avant la présention du rapport des inspecteurs des Nations unies concernant l’attaque chimique du 21 août dernier dans la banlieue de Damas, qui devrait être faite en fin de semaine prochaine. « J’aurai à ce moment tous les éléments me permettant de m’adresser aux Français pour leur dire la décision que j’aurai choisi pour la France, a ainsi indiqué le chef de l’Etat, alors qu’il était en déplacement à Nice.

Sauf que les Etats-Unis, par la voix de John Kerry, le secrétaire d’Etat, ont fait savoir qu’ils n’attendraient pas le rapport des inspecteurs de l’ONU pour lancer une intervention contre le régime de Bachar el-Assad. Et d’après le Los Angeles Times, qui a reçu les confidences de responsables du Pentagone, cette dernière devrait durer 3 jours.

Ainsi, le quotidien californien a révélé, ce 8 septembre, que l’opération envisagée par l’administration américaine commencerait par des salves de missiles de croisières Tomahawk sur une liste de plus de 50 cibles de l’armée syrienne. D’autres attaques seraient ultérieurement lancées en fonction des évaluations des résultats des précédents tirs. Il s’agirait donc de frapper vite et fort.

Comme l’on peut s’en douter, les 5 destroyers de la classe Arleigh Burke, actuellement déployés en Méditerranée orientale, seront sollicités. Et très probablement aussi le porte-avions USS Nimitz et son escorte, composés d’un croiseur et de trois destroyers, prépositionnés en mer Rouge. Le Pentagone n’exclut pas de faire intervenir les bombardiers B2 de l’US Air Force.

L’on peut toujours trouver inopportun de révéler ses intentions à son adversaire, lequel a, depuis qu’il sait qu’un intervention se prépare contre lui, eu toute latitude pour prendre ses dispositions… Mais sans doute que ces fuites dans la presse permettront de convaincre une opinion publique majoritairement réticente à cette opération envisagée, et par delà, les élus du Congrès.

Car, dans le même temps, l’administration Obama se dit consciente des risques qu’une telle intervention suppose. Il s’agit de montrer, en quelque sorte, que tout est sous contrôle et qu’il n’est pas question d’entraîner les Etats-Unis dans un conflit long et coûteux.

« Les risques de frappes sont multiples, dont celui de se retrouver traîné au milieu d’une guerre civile en cours », a ainsi admis le secrétaire général de la Maison Blanche, Denis McDonough, à l’antenne de CNN.

« Nous devons faire très attention, être précis dans notre ciblage, limité dans notre engagement pour justement ne pas s’y retrouver traîné dedans, a-t-il ajouté, répétant le caractère limité des frappes envisagées. Ce n’est pas l’Irak ou l’Afghanistan, ce n’est pas la Libye », a-t-il poursuivi, en répétant, à nouveau, que les forces terrestres ne seraient pas déployées. « Il y a aussi, c’est évident, un risque de réaction et de représailles contre nos amis. Nous nous préparons à toute éventualité et nous sommes prêts, a-t-il ajouté.

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