La gendarmerie commémore le 220e anniversaire de la bataille de Hondschoote

Pour la Gendarmerie nationale, la bataille de Hondschoote, livrée le 8 septembre 1793, prend un place particulière dans son histoire puisqu’elle s’y est illustrée pour la première fois depuis sa création, en 1791 et que son nom figure sur son drapeau.

Cette année, à Hondschoote, pour marquer le 220e anniversaire de cette bataille, une cérémonie militaire s’est tenue devant la mairie et le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a réalisé des démonstrations de sauts en parachute. De son côté, la Région de Gendarmerie du Nord-Pas de Calais a organisé l’épreuve sportive « Les Foulées de la Victoire ». Enfin, ce 8 septembre, les festivités vont se poursuivre avec une reconstitution des combats en costume d’époque.

Mais cette commémoration est l’occasion de revenir sur la bataille de Hondschoote, relativement méconnue du grand public.

A l’été 1793, la République française, face à des monarchies européennes outrées par l’exécution du roi Louis XVI le 21 janvier, est menacée par une coalition anglo-austro-prussienne. Et la situation est d’autant plus délicate que les armées révolutionnaires ont subi une série de revers, notamment lors de la bataille de Neerwinden.

En outre, le Comité de salut public tient à l’oeil les généraux, lesquels n’ont aucun mot à dire sur la préparation des plans de campagne. Et l’envoi, à leurs côtés d’une soixantaine de représentants munis de pouvoirs absolus menace même la seule prérogative qui leur reste, à savoir conduire la bataille.

En septembre, les troupes anglaises et hanovriennes, fortes de 24.000 hommes et commandées par le duc d’York et le maréchal Freytag, tiennent les environs de Dunkerque. Le Comité de salut public ordonne alors au général Houchard, un « vieux guerrier » à la tête des 40.000 hommes de l’armée du Nord, de marcher sur cette ville et d’en chasser les forces coalisées.

Mais ce sont les représentants Delbrel et Levasseur qui élaborent le plan de campagne : les Français devront directement marcher vers Dunkerque sans manoeuvre de contournement. C’est ainsi que le village de Hondschoote sera le lieu de la bataille. Cependant, le général Houchard se veut prudent. Avant de lancer l’assaut, il tient d’abord à observer les troupes britanniques. Ce qui lui sera reproché par la suite…

Quoi qu’il en soit, le 8 septembre au matin, l’armée française se lance à l’attaque. Son aile droite prend position entre Killem et Beveren, celle de gauche entre le canal de Furnes et Killem, le centre étant commandé par le général Jourdan. En outre, un corps de gendarmerie, sous les ordres du colonel Leclaire, doit se porter vers le flanc droit de l’adversaire.

La bataille commence quand les hommes du général Jourdan tombent sur des tirailleurs hanovriens. Et les combats sont acharnés et se livrent au corps à corps. Pour remporter la décision, il faudrait lancer un assaut sur les redoutes qui entourent le villages et qui sont tenues par 15.000 soldats anglais et hanovriens.

Seulement, le général Houchard, doutant de la victoire, hésite et, finalement, refuse de donner à Jourdan l’autorisation des les attaquer avec les 10.000 hommes dont il dispose encore. Mais le général limougeaud se tourne alors vers le représentant Delbrel, lequel passe outre l’avis du commandant de l’armée du Nord.

C’est ainsi que les Français, électrisés par Jourdan, se lancèrent à l’assaut en entonnant, a-t-on dit plus tard, la Carmagnole et la Marseillaise. Mais le succès se dessine grâce à l’intervention décisive des gendarmes du du colonel Leclaire, qui prennent l’ennemi à revers. Les redoutes sont prises à la baïonnette, les Anglais et les Hanovriens sont bousculés, contraints à la fuite .

Dans la foulée, le village de Hondschoote tombe aux mains de l’armée républicaine. Les troupes coalisées laissent sur le champ de bataille 6 drapeaux et leurs 52 canons. Et le duc d’York abandonne le siège de Dunkerque. L’armée française aurait pu en profiter pour porter un coup fatal aux forces anglaises en continuant à les poursuivre.

Mais le général Houchard s’y refuse. Ce qui lui sera fatal car cela lui vaudra de passer par la guillotine. Lors de son procès, ce général au corps marqué par les combats auxquels il a participé tout au long de sa vie, se fera traiter de lâche par un de ses juges, sans doute plus habitué au balles du jeu de paume que celles des champs de batailles. « Il m’a traité de lâche! Tout le reste n’était rien pour lui. Il en écuma jusqu’à l’échafaud », racontera, dans ses mémoires, le ministre Jacques Claude Beugnot.

Quoi qu’il en soit, la victoire de Hondschoote, n’aura pas écarté les menaces pesant sur la jeune République française. Mais elle aura eu cependant un impact psychologique indéniable sur son armée. Enfin, elle illustre le mot de Napoléon Ier : « Vaincre n’est rien, il faut profiter du succès ». Une phrase qui est encore d’actualité de nos jours…

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