La force aérienne sud-africaine a du mal à faire voler ses avions Gripen

Si l’on en croit la commission d’enquête Seriti, chargée de faire la lumière sur les soupçons de corruption portant sur des contrats d’armements signés par Pretoria, l’avion de combat Gripen, développé le constructeur suédois Saab, est parfaitement adapté aux besoins de la South African Air Force (SAAF).

Seulement, la mise en oeuvre de ces 26 appareils, commandés en 1999 et livrés à partir de 2008, pose pourtant problème. En mars dernier, le ministre sud-africain de la Défense, Mme Nosiviwe Mapisa-Nqakula, avait indiqué aux parlementaires que 12 d’entre eux allaient être mis sous cocon.

Ce qui provoqua la colère du député David Maynier, qui en avait conclu que la SAAF n’était pas en mesure d’exploiter les capacités de ses avions Gripen pour des raisons financières. En outre, il avait avancé  que seulement 6 pilotes sud-africains étaient qualifiés pour voler sur ce type d’appareil. Mieux même :  compte-tenu des coupes budgétaires, les deux escadrons dotés de cet avion devaient se partager, pour l’année 2013, seulement 150 heures de vol.

Car le souci est bien là : les ressources manquent à la SAAF pour faire voler l’ensemble de ses 26 Gripen. Lors d’une audition devant une commission, le général John Bayne a livré quelques explications. Ainsi, chaque heure de vol effectuée avec cet appareil coûte 135.400 rands (environ 10.000 euros), soit 52.500 rands de plus (4.000 euros) qu’avec l’avion d’entraînement Hawk, également en service au sein de la force aérienne sud-africaine.

Cependant, le général Bayne a démenti la mise sous cocon de 12 Gripen, comme l’avait pourtant affirmé son ministre de tutelle. Etait-ce une mesure envisagée il y a quelques mois? Toujours est-il que l’officier a expliqué que la SAAF avait trouvé, en collaboration avec Saab, un processus plus économique que le simple stockage en mettant un place un système de rotation associant de la « maintenance préventive » pour faire voler tous les appareils. Mais si les informations données par le député David Maynier sont justes, cela ne ferait que 6 heures de vol par avion pour cette année…

Quoi qu’il en soit, les Gripen sud-africains, dont le dernier exemplaire a été livré l’an passé, volent peu. Toujours selon le général Bayne, ils ont réalisé 3.500 heures de vol « sans incident majeur » depuis 2008, soit une vingtaine d’heures chacun par an en moyenne. Ce qui est largement insuffisant pour maintenir les qualifications des pilotes.

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