Le ministère japonais de la Défense va demander une hausse de 3% de son budget

Pour la première fois depuis 11 ans, le Japon a augmenté ses dépenses militaires, cette année, sur fond de dispute territoriale avec la Chine au sujet de l’archipel Senkaku/Diaoyu. Mais cette tendance va sans doute s’accentuer lors du prochain exercice fiscal étant donné que le ministère nippon de la Défense a demandé, la semaine passée, une nouvelle hausse de 3% de son budget, ce qui leur porterait à un niveau de 37 milliards d’euros.

Plusieurs raisons expliquent cet effort accru en faveur des forces d’auto-défense japonaises. Bien évidemment, les tensions avec la Chine, conjuguées avec la hausse continue du budget militaire de cette dernière, est l’une d’entre elles. Une autre concerne les îles Kouriles, qui appartiennent à la Russie mais dont la souveraineté est revendiquée pat le Japon. D’ailleurs, les deux pays n’ont toujours pas signé de traité de paix depuis 1945. Les programmes nucléaire et balistique nord-coréens est également avancé. Enfin, un autre élément à prendre en compte est la hausse du prix de certains matériels acquis à l’étranger, en raison d’un taux de change défavorable.

Quoi qu’il en soit, pour le ministère japonais de la Défense, cette hausse relativement importante de son budget devrait lui permettre de financer, à hauteur de près d’un milliard d’euros, la mise sur pied une unité amphibie, à l’image du corps des Marines américain. Il s’agit ainsi pour les forces d’auto-défense de se donner les moyens de protéger, voire de reconquérir par la force si nécessaire, ces îles Senkaku convoitée à la fois par Pékin et Taipeh, en raison de leur position stratégique et de leur éventuelles réserves d’hydrocarbures.

Le ministère japonais de la Défense entend également se pencher sur l’achat éventuel de V-22 Ospreys, un appareil de transport hybride alliant les capacités d’un hélicoptère et d’un avion grâce à ses rotors basculants, et installer en permanence une batterie antimissile PAC-3 (Patriot) à proximité de son siège, à Tokyo. Un tel dispositif est généralement déployé quand la tension avec la Corée du Nord monte d’un cran, généralement à l’occasion d’un essai de missile balistique.

Il serait aussi question de créer une nouvelle unité de détection avancée avec des avions de type AWACS et de l’affecter dans le sud du pays. A noter que les forces aériennes attendent 42 F-35 Lightning II du constructeur américain Lockheed-Martin. Justement, à propos des chasseurs dits furtifs, les responsables japonais prévoient de financer des recherches, à hauteur de 30 millions d’euros, concernant la détection de ce type d’appareils. La mise au point des J-20 et J-31 chinois en est certainement la cause.

La marine japonaise n’est pas oubliée puisqu’elle pourrait commander 3 nouveaux navires, dont un destroyer, et un sous-marin à propulsion classique et un bâtiment de sauvetage pour les submersibles. Enfin, et comme ailleurs, la cyberdéfense n’est pas oubliée puisque son budget devrait être porté à 184 millions d’euros.

Il ne s’agit-là que d’une ébauche de budget. Il reviendra au Premier ministre japonais, Shinzo Abe, de décider soit d’accord cette hausse demandée, soit de la rejeter partiellement. Mais comme il a promis de mieux protéger le pays et qu’il n’est pas question de céder quoi que ce soit face à la Chine, et cela même s’il en a appelé à une amélioration des relations avec Pékin, il est probable que les militaires japonais obtiendront une grande partie de ce qu’ils réclament.

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