EADS s’organise en défense

Après l’échec de la fusion avec le britannique BAE Systems, le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS s’apprête à connaître de profonds changements, lesquels seront annoncés officiellement le 30 juillet par Tom Enders, son président exécutif.

La future organisation d’EADS, si elle est adoptée, devrait ressembler à celle de son concurrent américain Boeing. En premier lieu, le groupe changerait de nom pour prendre celui de sa principale filiale, à savoir Airbus. Ensuite, il est question de ne s’appuyer que sur trois pôles de compétence : l’aviation commerciale, qui restera dominante, la défense et l’espace et les hélicoptères (Eurocopter)

Concrètement, cette future division dédiées aux activités militaires regrouperait Cassidian, qui est déjà filiale défense du groupe, le spécialiste des systèmes et des services spatiaux Astrium et, enfin, Airbus Military, le constructeur de l’A400M, des ravitailleurs A330 MRTT et des avions Casa.

La décision de maintenir Eurocopter à l’écart de cette division peut paraître surprenant étant donné que 46% de l’activité du constructeur est dédiée au secteur de la défense. Mais elle s’explique par le fait que les hélicoptères qui sortent de ses lignes d’assemblage utilisent des technologies duales, c’est à dire ayant un usage aussi bien civil que militaire.

Il est prévu d’installer le siège « d’Airbus Defense » à Ottobrunn, dans le sud-est de l’Allemagne, où sont implantées la plupart des usines de Cassidian. Pour le moment, celui qui devrait diriger cet ensemble n’est évidemment pas encore connu. Les noms du français Marwan Lahoud et de Domingo Urena-Raso, le patron d’Airbus Military, ou encore de l’allemand Bernard Gerwert, actuellement à la tête des activités défense d’EADS, circulent.

L’enjeu de cette réorganisation et de ces changements de nom pour EADS est donner plus de visibilité aux activités liées à la défense du groupe, lesquelles pèsent tout de même 12 milliards d’euros dans son chiffre d’affaires (sur 56,5 milliards en 2012), ce qui en fait le numéro 2 du secteur en Europe, derrière BAE Systems.

La rationalisation permettra aussi de mieux faire face à la baisse des dépenses militaires en Europe et de conquérir de nouveaux marchés à l’exportation. Ce qui passera par un « toilettage » dans les actifs, avec des cessions à prévoir pour ceux qui n’ont pas atteint la taille critique.

Plus globalement, l’ambition du patron d’EADS est de pratiquement doubler la rentabilité du groupe, en faisant passer la marge opérationnelle de 5,3 à 10% d’ici 2015.

Cela étant, rien n’est encore définitif étant donné que le conseil d’administration du groupe aura à se prononcer sur cette stratégie. Et cette dernière ne ferait pas l’unanimité, paraît-il…

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