La radicalisation de certains militaires français inquiète la DPSD
Honnêtement, l’on a du mal à y croire. Et pourtant, c’est une réalité que n’a pas masqué le colonel Pascal Rolez, adjoint au sous-directeur Contre-ingérence à la Direction de la protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD), lors d’une table ronde organisée lors des 5e rencontres parlementaires de la sécurité nationale et dont un compte-rendu vient d’être publié par Défense&Stratégie.
Après avoir évoqué la surveillance des réseaux jihadistes sur Internet, le débat s’est porté sur le phénomène de radicalisation de certains individus. Mais ce dernier ne passe pas nécessairement par ce mode de communication.
Et « c’est d’ailleurs devenu l’un des axes de travail majeur de la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense », peut-on lire dans le compte-rendu. Et le colonel Rolez d’expliquer : « Notre focus aujourd’hui est devenu la lutte contre le terrorisme islamiste. Nous constatons une augmentation de la radicalisation parmi les militaires français, notamment après l’affaire Merah ». Pour rappel, le tueur au scooter de Toulouse avait assassiné, de sang froid, trois militaires, dont deux de confession musulmane.
Pour identifier ces militaires en voie de radicalisation, la DPSD prend en compte les changements vestimentaires, les arrêts maladie à répétition, les voyages ou encore les vols de matériels.
Reste à voir quelle est l’ampleur de ce phénomène. En 2009, le Sirpa Terre avait confirmé une information selon laquelle 5 engagés volontaires de l’armée de terre avaient refusé de partir en Afghanistan pour des « raisons confessionnelles. » Ce qui, rapporté aux effectifs de l’époque, était quasiment un non-évènement.
Le Sirpa Terre avait alors expliqué que ces cas traduisaient « une erreur de compréhension du sens de leur engagement qui consiste à porter les armes de la France pour défendre ses intérêts et ses valeurs en tous temps et en tous lieux. »
Quoi qu’il en soit, cette tendance ne manque pas d’inquiéter la DPSD. « Nous intervenons régulièrement en assistance de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur, ndlr) lors d’opérations contre des cellules terroristes car trop souvent, hélas, dans ces cellules, ou autour d’elles, l’on trouve des militaires français », a indiqué le colonel Rolez.