Mali : Le Nigéria réduit sa participation à la mission des Nations-Unies

C’est une décision qui va compliquer la montée en puissance de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), qui doit compter, à terme, 11.200 casques bleus et 1.400 policiers.

Pour le moment, la mission de l’ONU a intégré les effectifs de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), fournis par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le Tchad. Soit un peu plus de 6.000 hommes.

Seulement, le Nigéria, qui a déployé un millier de soldats au Mali, a décidé de réduire sa participation à la MINUSMA. L’annonce en a été faite par le président ivoirien Alassane Ouattara, en marge du 43e sommet ordinaire de la Cédéao, qui se tient à Abuja. « Le Nigéria a besoin d’une partie de ses troupes », a-t-il expliqué, en citant un lettre de Goodluck Jonathan, son homologue nigérian. « Ils ne retirent pas tout le monde, une bonne partie restera », a-t-il précisé. « C’est à cause de la situation intérieure », a-t-il insisté.

Le fait est, l’armée nigériane a lancé, le 15 mai, une vaste offensive contre le groupe jihadiste Boko Haram, dans le nord du pays, où l’état d’urgence a été décrété dans 3 provinces (Adamawa, Borno et Yobe). Et pour le moment, l’on ignore avec précision où en sont les opérations.

Récemment, l’état-major a affirmé avoir repris le contrôle de plusieurs localités près de la frontière camerounaise. Ce que Boko Haram a démenti. Qui plus est, les attaques terroristes continuent, avec le massacre de 41 lycéens dans l’Etat de Yobe, le 6 juillet. Si cette action n’a pas été revendiquée par le chef du groupe jihadiste, Abubakar Shekau, elle a été justifiée par ce dernier.

Quoi qu’il en soit, et selon une source militaire nigériane interrogée par l’AFP, le nombre de soldats appelés à quitter le Mali n’a pas encore été arrêté. Mais cette dernière a également donné une autre raison de ce désengagement partiel.

« Le Nigeria s’estime pauvrement traité (…) depuis que l’ONU a pris en main les opérations. C’est un non-Nigérian qui a été nommé commandant en chef de la force, alors que nous nous investissons tellement dans la mission. Nous pensons donc que nous aurons un meilleur usage de nos soldats chez nous plutôt que de les laisser là où ils ne sont pas appréciés à leur juste mesure », a expliqué cette source.

Si la décision d’Abuja est aussi motivée pour cette raison, alors c’est un mauvais signe donné à d’autres pays contributeurs. A commencer par le Tchad, qui n’a pas obtenu le commandement de la MINUSMA, malgré le soutien de Paris et surtout son implication aux côtés des forces françaises de l’opération Serval dans les combats de l’Adrar des Ifoghas, où le contingent tchadien a subi de lourdes pertes.

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