Le drone X-47B a apponté pour la première fois sur un porte-avions

Quand, en mai dernier, le démonstrateur de drone de combat X-47B avait réussi une simulation d’appontage sur la piste de la base de Patuxent River (Maryland), le directeur du projet au sein de l’US Navy, le capitaine Jaime Engdahl estima alors que cet essai mettait « le programme en approche finale pour un rendez-vous avec l’histoire de l’aviation navale. »

Depuis ses essais à Patuxent River, le X-47B a effectué, en mai dernier, son premier catapultage depuis le porte-avions USS Georges HW Bush ainsi qu’une série de « touch and go » sur le pont d’envol du même navire. Restait donc à le faire apponter, plus d’un siècle après l’exploit d’Eugene Ely, lequel avait réussi à poser son avion sur le croiseur USS Pennsylvania en janvier 1911.

Ce qui est désormais chose faite depuis le 10 juillet. Pour la première fois de l’histoire de l’aéronautique, un appareil sans pilote à son bord a réussi à accrocher un brin d’arrêt, en l’occurrence le numéro 3, et à s’immobiliser sur le pont d’un porte-avions. Encadré par deux F-18 Super Hornet, le X-47B s’est parfaitement aligné dans l’axe de l’USS George HW Bush et amorcé sa descente de manière autonome.

Avec toutes les simulations informatiques, « on savait qu’il toucherait le point x centimètres après le deuxième brin, que la crosse d’appontage rebondirait tant de mètres avant d’accrocher le troisième brin. D’après ce que j’ai vu, c’est exactement ce qui s’est passé », a expliqué le contre-amiral Mat Winter, le responsable des programmes de drones de la marine américaine.

« Ce que nous avons vu aujourd’hui est un miracle, une prouesse technologique », s’est enthousiasmé l’amiral Jonathan Greenert, le chef des opérations de l’US Navy. Car, après cet appontage, le X-47B a été catapulté pour en faire un second appontage. Tout aussi réussi que le premier, mis à part qu’il a attrapé le brin n°2.

Le programme d’essai en prévoyait un troisième mais il a finalement été annulé en raison d’un problème technique. Apparemment, il s’agirait d’un souci avec l’ordinateur de bord de l’appareil. Ce dernier a pu se poser sur la piste de Wallops Island Air Field.

D’une envergure de 18,9 mètres pour 11,6 mètres de long et une masse de 20 tonnes, le X-47B est propulsé par un moteur Pratt&Whitney. Il est en mesure d’évoluer à une altitude de 40.000 pieds, à une vitesse de croisière de Mach 0,45. Son rayon d’action est supérieur à 2.000 nautiques. Il s’agit d’un appareil autonome. C’est à dire que les opérateurs n’ont qu’à programmer son plan de vol et il fait le reste. Toutefois, il est toujours possible de changer ses « ordres » une fois qu’il a pris les airs.

Développé par Northrop Grumman, le X-47B, dont il n’a été construit que deux exemplaires, est un démonstrateur. Ce qui veut dire que les avancées technologiques qu’il a permis d’accomplir serviront de base pour la conception d’un drone de combat véritablement opérationnel. A cette fin, l’US Navy a lancé le programme UCLASS (Unmanned Carrier-Launched Airborne and Strike System), lequel prévoit de doter ses porte-avions d’appareils autonomes ayant des capacités ISR et de frappe à compter de 2018.

Les technologies, les algorithmes, les procédures opérationnelles, les systèmes d’intégration dans le porte-avions, tout ce savoir va être utilisé pour le programme UCLASS » a ainsi confirmé le contre-amiral Winter.

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