La Russie dit avoir des preuves de l’utilisation d’armes chimiques par des rebelles syriens

Au fur et à mesure des analyses, il apparaît désormais certain que des armes chimiques ont bel et bien été utilisées en Syrie, en proie à une guerre civile depuis mars 2011. En revanche, savoir avec certitude qui les as utilisées s’avère plus compliqué à établir.

En juin dernier, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait accusé le régime de Bachar el-Assad d’avoir fait usage de gaz sarin, en particulier lors d’une attaque d’hélicoptères appartenant à l’armée régulière syrienne dans le secteur de la localité de Saraqeb.

Trois semaines plus tard, l’on apprenait que le Royaume-Uni et les Etats-Unis avaient donné aux Nations unies une liste de 10 sites où des attaques menées par les forces syriennes avec des armes chimiques auraient eu lieu.

Auparavant, la presse turque avait fait part de l’arrestation, à Adana, dans le sud de la Turquie, de 12 membres présumés du Front al-Nosra, un groupe rebelle syrien ayant fait allégeance à al-Qaïda. La police, affirmèrent plusieurs journaux, trouva à cette occasion des armes ainsi que du gaz sarin, un puissant neurotoxique.

Etant donné que le conflit en Syrie fait l’objet de tentatives de manipulations, et cela de part et d’autre, il est difficile de faire la part des choses. Quoi qu’il en soit, la Russie, soutien de Bachar el-Assad, a affirmé, le 9 juillet, détenir les preuves de l’utilisation d’armes chimiques – du gaz sarin – par les rebelles syriens.

L’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine, a précisé que des analyses avaient été faites en Russie sur des échantillons prélevés à Khan al-Assal, près d’Alep. Un dossier de 80 pages décrivant les preuves recueillies a été transmis à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’organisation et le sera également aux Etats-Unis, à la France et au Royaume-Uni.

Le diplomate russe a été précis dans ses accusations. « Les rebelles syriens ont utilisé un projectile non guidé de type Bachar 3, et les échantillons recueillis après l’attaque sur le site de Khan al-Assal par des experts russes ont été analysés par un laboratoire russe compétent en matière d’armes chimiques. Les résultats indiquent clairement que le projectile était rempli de gaz sarin, un puissant neurotoxique », a-t-il affirmé. « Ce tir sur Khan al-Assal, localité qui était tenue par l’armée syrienne, a tué 26 personnes dont 16 soldats syriens, a-t-il ajouté.

« Le projectile et son contenu étaient récents mais pas de fabrication industrielle », a encore fait valoir M. Tchourkine, qui n’a cependant pas précisé le moyen utilisé par les rebelles pour se procurer du gaz sarin. Toutefois, il a indiqué que la Brigade Bachar al-Nasser, liée à l’Armée syrienne libre (ASL). « Il y a toutes les raisons de croire que ce sont des combattants de l’opposition armée qui ont utilisé des armes chimiques à Khan al-Assal », a-t-il insisté.

Sauf que ce n’est pas l’avis de l’administration Obama, qui a réagi avant que les éléments russes ne lui soient communiqués. « Nous n’avons encore vu aucune preuve qui appuie cette affirmation selon laquelle quiconque, outre le gouvernement syrien, a la capacité d’utiliser des armes chimiques ou utilise des armes chimiques », a déclaré Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche, en réponse à l’ambassadeur Tchourkine.

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