La Force de sécurité du Kosovo déclarée « pleinement opérationnelle »

En avril dernier, la Serbie et le Kosovo ont fini par trouver un accord visant à normaliser leurs relations. Et cela sous l’égide de l’Union européenne, et en particulier grâce à l’implication de Catherine Ashton, qui occupe les fonctions de Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

Et, en juin, Belgrade et Pristina ont échangé des officiers de liaison, conformément au plan paraphé par les deux parties quelques semaines plus tôt, afin de « de faciliter la communication et la mise en oeuvre de ce qui a été convenu à Bruxelles. »

Pour autant, cela n’a pas mis un terme aux tensions entre les différentes communautés du Kosovo. Les Serbes du Nord ont ainsi créé leur propre Parlement. « Nous ne pouvons pas accepter que le prix d’entrée à l’UE de la Serbie soit la perte du territoire et l’intégration forcée dans les institutions d’un État non reconnu », a expliqué Slavko Stevanovic, un de leurs responsables, le 5 juillet.

A Pristina, le 27 juin, des albanophones, appartenant au « Mouvement Autodétermination », troisième force politique du pays et dont le cheval de bataille est l’unification du Kosovo avec l’Albanie, ont tenté d’empêcher la ratification de cet accord de normalisation par le Parlement. Sans succès, malgré les heurs qu’ils ont provoqués (68 personnes interpellées, 17 policiers blessés).

En outre, et plus récemment, un nouvel incident à la frontière séparant le Kosovo et la Serbie a eu lieu le 7 juillet. « Nous supposons que l’échange de tirs s’est produit entre plusieurs personnes (du Kosovo) qui sont parties couper du bois et des personnes de la partie serbe. Six Albanais du Kosovo ont été blessés dont un grièvement », a fait savoir la police kosovare, par voie de communiqué.

Les tensions persistent donc et c’est dans ce contexte que l’Otan a déclaré, le 9 juillet, « pleinement opérationnelle » la Force de sécurité du Kosovo (KSF), dont la mission sera d’intervenir dans les situation d’urgence. Avec 2.500 membres (et 800 réservistes), elle a été mise en place pour succèder à la Force de protection kosovare, alors essentiellement composée d’anciens guérilleros de l’Armée de Libération du Kosovo (UCK).

« Le Conseil de l’Atlantique nord a déclaré que « la KSF avait atteint sa pleine capacité opérationnelle et qu’elle était pleinement capable de réaliser les tâches assignées par son mandat, selon des standards définis par l’Otan », a indiqué Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance. « Je félicite tous les membres de la KSF pour l’accomplissement de cette étape », a-t-il ajouté.

Jusqu’à présent, la KFOR, la force de l’Otan déployée au Kosovo depuis 1999, avait l’autorité exclusive sur la KSF. Ce qui n’est donc plus le cas maintenant.

L’armée française est toujours présente au Kosovo, avec 320 militaires engagés dans l’opération Trident (nom de la participation française à la KFOR, qui compte 5.000 hommes), avec une unité de manoeuvre, fournie par un régiment de l’arme blindée cavalerie, et un élément de soutien national.

Le 3 juillet, le 4e escadron du 1er Régiment de Chasseurs (1er RCh) de Verdun a ainsi été relevé par l’escadron  d’éclairage et d’investigation (EEI) de la 7e Brigade Blindée.

Au cours de 4 mois de présence au Kosovo, les hommes du 4e escadron du 1er RCh ont effectué 150 patrouilles, dont une dizaine menées conjointement avec les forces serbes le long de la frontière ainsi que 40 surveillances de chekpoint.

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