Jean-Pierre Azéma nommé président du comité historique pour la commémoration des deux guerres mondiales

L’année 2014 sera celle d’une double commémoration, à savoir le centenaire du début de la Première Guerre Mondiale et les 70 ans de la Libération de la France. Jusqu’à octobre, l’organisation du premier évènement avait été exclusivement confiée à un groupement d’intérêt public qui, appelé « Mission Centenaire 14-18« , fut créé en avril 2012, avec le général Elrick Irastorza à la tête de son conseil d’administration.

Seulement, les choses ont changé avec la création de la Mission interministérielle des anniversaires des deux guerres mondiales, présidée par Kader Arif, le ministre délégué chargé des Anciens combattants. Visiblement, on aime bien, en France, faire rendre compliquées des choses simples…

Le compte-rendu du Conseil des ministres du 3 octobre précisait ainsi que « cette mission pourra s’appuyer, pour la mise en oeuvre de ses préconisations, d’une part sur l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre pour l’anniversaire de la seconde guerre mondiale, d’autre part, pour le centenaire de la première guerre mondiale, sur le groupement d’intérêt public créé à cet effet en avril 2012, dont les statuts seront légèrement modifiés pour assurer cette articulation. »

Cette initiative n’a pas manqué de susciter quelques interrogations sur son utilité ainsi que sur son opportunité, étant donné que les deux évènements en question sont de nature différente, de même que leur signification mémorielle? A cette question, d’ailleurs posée par écrit par le député Daniel Goldberg, le ministère a apporté une réponse se voulant rassurante.

« Ils garderont leurs spécificités. A cette fin, chacun des cycles sera mis en oeuvre par une structure différente. Le centenaire sera géré par le groupement d’intérêt public créé en avril 2012 (…). Le 70e anniversaire sera quant à lui géré par la direction de la méémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense. L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre aura le rôle de coordonner les initiatives des deux cycles commémoratifs sur le territoire », a-t-il explique.

Et d’ajouter : « Dès lors, aucune confusion entre les deux ne saurait s’instaurer. La mission interministérielle, placée auprès du ministre de la défense et présidée par le ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants, sera l’organisme d’impulsion et de coordination des programmes, en étroite liaison avec l’ensemble des autres ministères et des postes diplomatiques à Paris. »

Quoi qu’il en soit, et alors que la Mission Centenaire 14-18 a son propre conseil scientifique, cette Mission interministérielle des anniversaires des deux guerres mondiales sera dotée d’un comité historique. Et, selon un arrêté publié le 4 juillet par le Journal Officiel, son président sera l’histoirien Jean-Pierre Azéma, 75 ans, spécialiste de la Seconde Guerre Mondiale.

Professeur des universités et ancien enseignant de Science Po, Jean-Pierre Azéma est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages, concernant, pour la plupart, le régime de Vichy et celle de la Résistance. Engagé à gauche, il a été l’un des signataires de la pétition « Liberté pour l’histoire », laquelle a demandé, en 2005, l’abrogation des lois mémorielles.

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