Côte d’Ivoire : L’ONU dit craindre de nouvelles attaques menées par les partisans de l’ex-président Gbagbo

Un peu plus de deux ans après l’arrestation de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, redoute de nouvelles attaques menées par ses partisans, notamment à partir du Liberia voisin.

« La sécurité le long de la frontière avec le Liberia reste précaire et représente une menace pour la Côte d’ivoire et le Liberia ainsi que pour la sous-région », est-il ainsi affirmé dans un rapport concernant la situation ivoirienne.

Toujours selon le document, des réseaux affiliés au régime déchu de Laurent Gbagbo sont toujours actifs et ont l’intention de déstabiliser le gouvernement ivoirien. Et la présence de mercenaires a été signalée dans zone frontalières avec le Liberia, de même que d’autres éléments armés.

« Certaines informations continuent de faire état de la possibilité que de nouvelles attaques transfrontalières soient en préparation avec le soutien d’Ivoiriens liés à l’ancien régime vivant au Liberia et de mercenaires libériens, et un financement venant de l’étranger », a expliqué Ban Ki-moon, le 28 juin.

La région ivoirienne frontalière avec le Liberia a été sans nul doute la plus meurtrie lors de la crise post-électorale de 2010-11, au cours de laquelle 3.000 personnes avaient péri. Elle est déjà régulièrement la cible d’attaques menées depuis le territoire liberien par des groupes armés. Ce derniers n’hésitent pas à s’en prendre aux casques bleus de l’ONUCI : l’an passé, à pareille époque, 7 d’entre eux avaient été tués.

Par ailleurs, et même si le rapport de l’ONU salue les progrès accompli par le gouvernement  ivoirien depuis deux ans, il n’en reste pas moins qu’il reste encore des efforts. A commencer par le désarmement d’ex-combattants de la crise de 2011. Au 10 juin, seulement 5.973 ont été désarmés alors qu’il était prévu d’en démobiliser 65.000 en deux ans, dont 30.000 d’ici la fin 2013.

L’autre point noir mis en avant par l’ONU est le respect des droits de l’homme. Un « motif de préoccupation », même, pour Ban Ki-moon. Ainsi, d’après l’ONUCI, depuis le début de cette année, au moins 11 personnes ont été tués, 20 autres torturées, 4 portées disparus et 65 arrêtées arbitrairement par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et des Dozo (chasseurs traditionnels).

Pour rappel, la France dispose dans le pays de la Force Licorne, dont la mission et d’accompagner l’armée ivoirienne, de soutenir les casques bleus de l’ONUCI, et de protéger, voire d’évacuer le cas échéant, les ressortissants français et européens. Forte d’environ 450 militaires, elle est actuellement armée par le 1er Régiment Etranger de Cavalerie (REC) d’Orange et le 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Fréjus.

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