Le Conseil de sécurité de l’ONU donne le dernier feu vert au déploiement de casques bleus au Mali

Sans surprise, le Conseil de sécurité des Nations unies a donné son feu vert, le 25 juin, au déploiement de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali).

Ainsi, dès le 1er juillet prochain, les 12.600 casques bleus devant participer à cette opération de l’ONU commenceront se déployer au Mali afin de prendre le relai de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali), la force panafricaine dont les effectifs ont été fournis par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le Tchad, ainsi que de la force française Serval, engagée contre les groupes jihadistes depuis le 11 janvier dernier.

Créée le 25 avril dernier par la résolution 2100 votée par le Conseil de sécurité des Nations unies, la MINUSMA aura pour mission de maintenir la paix dans les principales villes du Nord-Mali et de veiller au bon déroulement de l’élection présidentielle malienne, dont la tenue du premier tour est prévue à la fin du mois de juillet.

Dans un premier temps, la MINUSMA aborbera les effectifs de la MISMA, soit un peu plus de 6.000 hommes. Ensuite, elle devrait atteindre sa pleine capacité opérationnelle d’ici le 31 décembre, ce qui laissera un peu de temps pour trouver d’autres pays contributeurs.

L’opération des Nations unies sera en outre appuyée par un millier de militaires français. « Un arrangement technique est en cours de finalisation » entre la France et l’ONU, notamment sur les modalités de cet appui, a expliqué l’ambassadeur Gérard Araud. « Nous interviendrons si la force (de l’ONU) ne peut pas faire face à un danger particulier (..) mais ce sera à nous de décider avec quelles capacités et avec quel nombre » de soldats, a-t-il ajouté.

Sur le terrain, les casques bleus seront commandés par le général rwandais Jean Bosco Kazura. Ce dernier sera assisté par le général nigérian Abdou Kaza et le (nouveau) général français Vianney Pillet. Enfin, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Mali est l’ancien ministre et député néerlandais Bert Koenders.

Le feu vert du Conseil de sécurité pour le déploiement de cette force de maintien de la paix dépendait des conditions de sécurité sur le terrain. Dans sa présentation de la situation, Bert Koenders a indiqué que ces dernière s’étaient « graduellement améliorées à la suite des opérations militaires menées à partir du mois de janvier par l’armée malienne et par la France contre des groupes extrémistes dans les régions du nord du Mali. La plupart des grandes agglomérations au nord du pays ont été reprises. »

Depuis, a-t-il ajouté, « certains des éléments extrémistes auraient rejoint la population et d’autres auraient quitté le territoire national » et la situation sécuritaire se « normalise », grâce à la présence de la MISMA et des forces de l’opération Serval auprès des forces maliennes. »

Cependant, a-t-il noté, « la situation reste complexe et fragile. Nous avons ainsi enregistré des accrochages entre le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) et différents groupes armés au nord. Il s’agit essentiellement du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) et du MUJAO ainsi que d’autres éléments armés touaregs et arabes. Plusieurs raisons seraient à l’origine de ces accrochages, notamment le contrôle de certains axes qui seraient utilisés pour le trafic de drogue et autres marchandises ainsi que des actes de vengeance pour des exactions commises contre les populations pendant l’occupation. »

Aussi, « les risques d’actions asymétriques et de violents affrontements » demeurent « importants. » D’où la nécessité du maintien au Mali par la France d’une force de réaction rapide amenée à intervenir le cas échéant.

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