Le Rafale bien placé au Qatar

La France et le Qatar ont établi des relations diplomatiques et commerciales dès l’indépendance de l’émirat, en septembre 1971. Au cours des années 1980, Doha s’est rapproché de Paris. De là date les premiers contrats militaires passés avec l’industrie française de défense.

En octobre 1998, les deux pays ont signé un accord de défense, sous l’impulsion du président Chirac et du cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani. Et ce qui explique la raison pour laquelle l’armée qatarie est dotée, à 80%, de matériels français.

« La France sera toujours aux côtés du Qatar pour assurer sa défense et sa sécurité », a ainsi tenu à souligner le président Hollande, lors de son déplacement à Doha, le 22 juin. Et d’avancer avoir « fait de nouvelles propositions en matière de défense aérienne, terrestre et navale. » Avec la perspective de la coupe du monde de football en 2022, l’émirat entend renforcer sa sécurité. Ce qui passe par des achats de matériels militaires d’un montant avoisinant les 20 milliards de dollars.

Pour autant, si le Qatar est très bon client de l’industrie de défense française, il a cependant préféré le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW) à Nexter pour équiper ses forces armées de chars lourds et de systèmes d’artillerie. Sans doute que l’offre française, ayant consisté à proposé des Leclerc d’occasion, a été jugée moins alléchante que les Leopard 2.

Quoi qu’il en soit, il reste encore des besoins à couvrir. Que ce soit dans le domaine des hélicoptères (le NH-90 pourrait faire l’affaire pour remplacer la douzaine de Sea King hors d’âge), celui des véhicules blindés de combat d’infanterie (Nexter aurait là une occasion de se rattraper avec son VBCI) ou encore dans celui des avions de combat. Là, c’est le Rafale qui a toutes les chances.

« J’en ai parlé », a admis le président Hollande, au sujet d’un possible contrat portant sur l’achat de l’avion de Dassault Aviation. « Pour la suite, je pense qu’il faut laisser les négociations se poursuivre », a-t-il ajouté, sans donner davantage de précision.

Les besoins du Qatar en matière d’avions de combat sont évalués entre 24 et 36 appareils. Or, il se trouve que le Rafale a fait fort bonne impression lors d’une campagne menée en juillet 2012, par fortes températures et ou, au contraire de ses concurrents américains (F-15 et F-18), l’avion français n’a pas connu de « coup de chaleur ». En outre, il serait sorti en tête des évalutions techniques face au F-16 Block 50/52 et à l’Eurofighter Typhoon, autres sérieux prétendants.

Autre élément qui joue en faveur de l’avion français : le Qatar est un client désormais ancien de Dassault Aviation. L’Emirat a acquis par le passé des Mirage F1, qui ont été ensuite revendu lors de l’achat des 12 Mirage 2000-5 qu’il met encore en oeuvre actuellement. Comme pour les Emirats arabes unis, où la piste s’est refroidie, du moins en apparence, il serait question d’une reprise de ces appareils dans le cas de la signature d’un contrat de vente du Rafale.

Enfin, un dernier atout, qui est éloigné des considérations aéronautiques mais qui ne peut pas non plus faire de mal : le prince héritier, Tamim ben Hamad Al Thani, qui s’apprête à succéder à son père, est réputé francophile. Alors…

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