La France participera à la prochaine opération de l’Otan en Afghanistan

Le 18 juin, la responsabilité du camp de Warehouse, à Kaboul, qui relevait depuis 2006 des forces françaises, a été confiée aux autorités afghanes, conformément à ce qui avait été prévu par la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), qui en a fait de même avec les derniers districts qu’il restait à transférer aux troupes afghanes.

Le retrait militaire français, amorcé dès octobre 2011, est pratiquement achevé, et cela, dans les délais qui avaient été planifiés par l’Etat-major, avec le retour en France de 90% des 1.100 véhicules qui avaient été déployés et de 1.600 conteneurs. Ce que l’a pas manqué de relevé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l’occasion de sa 5e visite en Afghanistan depuis sa prise de fonction, il y a maintenant un peu plus d’un an.

« Je veux d’abord féliciter tous ceux qui ont travaillé, ne comptant ni les heures ni l’énergie dépensée, pour relever le défi du désengagement de nos matériels et de nos équipements. (…) Cette manoeuvre logistique complexe, sensible, je suis heureux de pouvoir dire qu’elle est désormais quasiment terminée, conformément au calendrier exigeant que j’était venu partager avec vous », a-t-il déclaré, en s’adressant aux soldats de l’opération Pamir, ce 24 juin.

Cependant, « pour clore cette manoeuvre, il reste un ultime effort à fournir. Nous terminerons ce travail d’ici le dernier trimestre 2013, après la période des fortes chaleurs. Là encore, je sais pouvoir compter sur votre professionnalisme, votre engagement, pour le réussir sans encombre », a poursuivi le ministre.

Pour autant, les militaires français sont encore loin d’en avoir fini avec l’Afghanistan, même si seulement 500 d’entre eux y seront affectés à l’issue de cette « manoeuvre logistique. « Notre mission (…) n’est pas terminée; elle prend un autre forme; elle demeure tout aussi nécessaire, et c’est ce que je suis venu vous dire », a continué M. Le Drian. « Je veux que les Français sachent que nous restons engagés avec nos alliés auprès de nos amis afghans », a-t-il insisté.

Et cette mission consistera, selon le ministre, à « développer la coopération franco-afghane, pour inscrire dans la durée l’action que nous avons menée, et toujours faire preuve d’une solidarité sans faille avec la coalition. » Et d’ajouter : « Jusqu’au bout, (…) nous resterons un allié solide et solidaire. »

Cette mission dévolue aux forces françaises comporte trois points : la formation des soldats et cadres de l’armée nationale afghane, via le dispositif Epidote, la gestion de l’aéroport international de Kaboul (KAIA) jusqu’à ce qu’elle soit assumée par les autorités locales, et, enfin, la responsabilité de l’hôpital militaire rôle 3.

Par la suite, M. Le Drian a évoqué l’opération Resolute Support, qui, en cours de planification au sein de l’Otan, prendra la suite de l’ISAF. Cette dernière « ne sera pas une simple transposition de nos missions actuelles, mais bien un nouvel élan donné à nos relations tout en respectant la pleine souveraineté du peuple afghan », a-t-il expliqué.

« Nous y prendrons toute notre place », a-t-il annoncé, et cela, « selon des modalités qui restent à définir et qui seront conformes aux engagements du président de la République à Chicago (nldr, où s’est tenu le sommet de l’Otan de mai 2012), dès lors que les travaux de planification de l’Alliance auront été suffisamment précisés. »

Cela étant, le lancement de l’opération Resolute Support dépendra en partie du déploiement d’un contingent américain en Afghanistan. Or, pour cela, il faudrait que Washington et Kaboul puissent réussir à s’entendre sur un accord de sécurité bilatéral. Et cela n’en prend pas le chemin pour le moment…

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