Après des coupes sévères, le budget italien de la Défense devrait être stable jusqu’en 2015

En 2012, les forces armées italiennes ont été fortement mises à contribution dans le cadre d’un plan d’austérité qui, lancé par l’ancien gouvernement dirigé par Mario Monti, a consisté à réaliser plus de 20 milliards d’économie d’ici 2014. Cette politique a porté ses fruits, du moins en apparence : en mai dernier, la Commission européenne a en effet mis un terme à la procédure engagée contre Rome en 2009 pour déficits excessifs.

Mais il est fort possible que cette décision soit de courte durée, vu la dégradation de la situation économique en Italie. Le pays est traverse une période de récession qui pourrait devenir la plus longue depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les exportations ont de nouveau baisse de 1,9% au cours du premier trimestre 2013 et le revenu disponible des ménages a chuté de 9% depuis 2007, de même que la production industrielle (-25%) et le nombres d’heures travaillées (-5,5%).

Les perspectives sont donc sombres et c’est dans ce contexte qu’un budget triennal pour la période 2013-15 concernant les forces armées italiennes a été rendu public au début du mois. Le document a été préparé avant la démission du gouvernement Monti, remplacé depuis avril par une coalition.

Et, après des coupes drastiques qui ont porté les ressources financières du ministère de la Défense à 13,6 milliards d’euros en 2012 et qui se traduisent par une diminution conséquente des effectifs (-40.000 postes), le budget des forces armées italiennes s’élève à 14.41 milliards en 2013 et sera d’un montant de 14,1 milliards en 2014, puis de 14,5 milliards en 2015, soit 0,91% du PIB.

Comme en France, la déflation des effectifs n’a pas permis de réduire la coût de la masse salariale, qui a même augmenté. Ce qui a des conséquences sur le budget dédié aux approvisionnement et aux équipements.

Mais, particularité italienne, ce dernier sera complété par des ressources provenant du ministère de l’Industrie, qui prendra donc à sa charge 1,14 milliard pour financer le programme Eurofighter (la part du ministère de la Défense n’étant que de 56 millions), la totalité de l’achat des 6 frégates multimissions (655 millions), une partie de l’acquisition d’avions d’entraînement M-346 (à hauteur de 36 millions) et de véhicules blindés Freccia (99,7 millions).

Le ministère de la Défense aura à financer l’achat de deux avions Gulfstream destinés à la guerre électronique et dont les équipements sont de facture israélienne ainsi que celui d’un satellite optique OPSAT-3000 conçu par Israel Aerospace Industries/MBT Space Division. Ces équipements sont la contrepartie du contrat portant sur l’acquisition de 30 M-346 par Tel-Aviv pour un milliard de dollars;

D’autres programmes seront retardés, comme celui visant à acquérir des avions de surveillance maritime ou encore des hélicoptères AW-101 pour la Marine. A noter que le chef d’état-major de cette dernière, l’amiral Giuseppe De Giorgi, a critiqué le sous-financement des forces navales devant le Parlement italien et prévenu que leurs capacités se réduiront comme peau de chagrin dans les 10 ans qui viennent.

Enfin, l’objectif d’acquérir 90 exemplaires de l’avion F-35, en cours de développement chez Lockheed-Martin, est maintenu. Et cela en dépit d’une forte opposition dans la classe politique. Intialement, la commande italienne était de 131 appareils, avant d’être réduite de 30% à cause des coupes budgétaires décidées en 2012.

Cela étant, le nouveau ministre italien de la Défense, Mario Mauro, a averti que ces « chiffres ne sont pas gravés dans le marbre. » « Si le Parlement décide que les dépenses sont trop importantes ou trop faibles, il peut les modifier » a-t-il dit.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]