La Chine, l’Inde et le Pakistan auraient augmenté leur arsenal nucléaire

Pendant que les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni et la France s’efforcent de réduire – ou de maintenir à une niveau minimum – leurs arsenaux nucléaires, trois autres pays sont engagés dans une démarche diamétralement opposée. C’est ce qui ressort d’une étude publiée le 3 juin dernier par Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Ainsi, d’après les estimations de ce centre de réflexion, la Chine disposerait de 250 têtes nucléaires, soit 10 de plus qu’en 2012. La tendance est la même au Pakistan, qui en compterait entre 100 à 120 contre 90 à 110 l’année précédente et en Inde, où le nombre d’armes nucléaires serait compris entre 90 et 110, soit 20 de plus par rapport à la précédente évaluation.

Cette tendance a de quoi inquiéter etant donné que le Sipri juge « fragile » la paix en Asie, au regard des « tensions croissantes depuis 2008 » qui persistent entre l’Inde et le Pakistan, la Chine et le Japon ou encore entre les deux Corées.

Au niveau mondial, les arsenaux nucléaires tendent à diminuer, notamment en raison du traité « New START », qui, signé par les Etats-Unis et la Russie, est entré en vigueur en 2011.

D’après le Sipri, en faisant passer le nombre de ses armes nucléaire de 10.000 à 8.500, la Russie est le pays qui a le plus réduit son arsenal. Mais ce dernier reste toutefois le plus important, avec 1.200 têtes nucléaires de plus par rapport aux Etats-Unis, qui en compteraient 7.500.

Quant à la France, l’institut suédois évalue son arsenal à 300 armes nucléaires, soit 75 de plus par rapport à celui dont dispose le Royaume-Uni. Bien que Tel-Aviv entretienne le doute à ce sujet, Israël compterait 80 têtes nucléaires.

Ce ne sont que des estimations et le Sipri admet d’ailleurs qu’elles sont plus ou moins fiables selon les pays. Il est en effet compliqué d’avoir une idée précise sur le nombre d’armes nucléaires en service en Chine, voire même en Russie, pays qui se veut de moins en moins transparent en la matière.

Cela étant, cette réduction globale du nombre de ces armes s’accompagne d’une modernisation des arsenaux, et cela, quel que soit le pays. Ces améliorations portent sur les ogives, les méthodes de production ainsi que sur les vecteurs (missiles notamment).

Pour Shannon Kile, qui a dirigé l’étude, « Les programmes de modernisation à long terme en cours dans ces Etats montrent que les armes nucléaires sont toujours une marque du statut international et de la puissance. »

Par ailleurs, le Sipri souligne que « ces dernières années, il y a eu une hausse du nombre des conflits intra-étatiques qui se sont internationalisés, à savoir qu’un autre Etat soutient un camp ou l’autre. » Et d’ajouter qu’une « telle implication a souvent eu pour effet d’accroître la mortalité et de prolonger les conflits. »

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