Mali/Kidal : Paris appelle le MNLA à déposer les armes

De source officielle, deux soldats maliens ont été blessés lors des affrontements qui ont eu lieu, ce 5 juin, à Anefis, une localité située à une centaine de kilomètres de Kidal, ville contrôlé par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), lequel conteste l’autorité de Bamako dans cette région du Nord-Mali.

« Lors de notre progression vers Anefis, des accrochages ont eu lieu avec des éléments du MNLA. Nous avons pris position et nous tenons la ville » a affirmé le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, le porte-parole de l’armée malienne. « Dans les rangs du MNLA, nous avons dénombré dix morts et avons fait 28 prisonniers. De notre côté, on n’a déploré aucun mort au cours de ces combats dans la zone d’Anefis », a-t-il ajouté.

La bataillon de l’armée malienne engagé dans cette opération de reconquête de la ville de Kidal serait commandé par le colonel El Hadj Ag Gamou, un Touareg resté loyal aux autorités de Bamako.

De son côté, le colonel Didier Dacko, chef des opérations militaires de l’armée malienne dans le Nord, a confirmé que deux de ses hommes avaient été blessés, « dont un touché au cou par balle. » A l’antenne de la chaîne de télévision publique ORTM, l’officier donné sa version des évènements. « On est entré à Anefis. Des éléments armés ont tiré sur nous et nous avons riposté pendant deux heures de temps. Ils ont préféré laisser les lieux. On n’a pas encore fait le point (complet) de la situation », a-t-il expliqué. « Mais pour le moment, on a compté quatre véhicules récupérés, un véhicule détruit. (…) De notre côté, pas de matériel détruit, a-t-il précisé.

Ce bilan a été contesté par le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher. « Pour éviter que les populations civiles ne soient touchées, on a fait un retrait stratégique en dehors de la ville pour préparer notre contre-offensive », a-t-il en effet confié à l’AFP.

« Pour le moment on a enregistré, pour un bilan très provisoire, un mort et trois blessés de notre côté et on a explosé plusieurs véhicules maliens avec des militaires à l’intérieur. Il y a une douzaine de Maliens qui ont été faits prisonniers », aencore prétendu Mossa Ag Attaher, qui n’a d’ailleurs pas manqué de forcer le trait en affirmant que les militaires maliens s’en étaient « délibérément pris aux populations civiles en bombardant » Anefis. Le 2 juin, Bamako avait accusé le MNLA de commettre des exactions sur les habitants noirs de Kidal…

Quoi qu’il en soit, Paris, par la voix du porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot, a réaffirmé son soutien aux « efforts des autorités maliennes pour réinstaller leur administration au nord du pays », et donc en particulier à Kidal, où, sont d’ailleurs basés 200 militaires français de l’opération Serval.

« Il ne peut et ne doit y avoir au Mali qu’une seule armée » qui a « vocation à se déployer sur l’ensemble du territoire », a insisté le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. « Nous souhaitons que le redéploiement s’effectue de manière pacifique, en évitant toute victime civile. C’est pourquoi nous appelons les groupes armés à déposer les armes et à poursuivre les discussions avec les autorités maliennes », a-t-il ajouté.

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