L’évêque aux armées déplore le tournage d’un clip d’Arielle Dombasle dans la chapelle du Val-de-Grâce

La chapelle de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) du Val-de-Grâce a servi, le 4 juin, au tournage d’un clip mettant en scène l’actrice et chanteuse Arielle Dombasle ainsi que de nombreux figurants déguisés en moines et en anges.

Le problème est que le frère Emmanuel Dolle, recteur du lieu de culte et aumônier de l’établissement, n’avait pas autorisé ce tournage. D’après Radio Notre Dame, le commandant Patrick Lempereur, chef des services administratifs de l’Hôpital, avait pris acte de la décision de l’aumônier mais le médecin général Maurice Vergos, commandant de l’école du Val de Grâce, l’a en revanche autorisé.

« Mises à part l’architecture exceptionnelle et la beauté qui se dégagent de la chapelle, plus rien ne laissait penser ce mardi à un lieu de culte. Les chaises ont été parquées dans un coin, en vrac, un buffet pour intermittents du spectacle a été dressé devant les peintures de Jean-Baptiste et Philippe de Champaigne, de Pierre Mignard le Romain », décrit la radio catholique.

Cette affaire n’a pas manqué de faire réagir Mgr Luc Ravel, l’évêque aux armées, et cela 6 mois après la profanation de la chapelle de la base navale de Toulon. Dans un communiqué diffusé le 5 juin, ce dernier a déploré le tournage « d’un clip musical à l’intérieur de la chapelle du Val de Grâce sans l’aval de l’aumônerie militaire », ainsi que la « tenue à l’écart des responsables religieux. » Et d’ajouter : « Beaucoup de personnes nous ont fait part de leur émotion et de leur blessure. »

Pour Mgr Ravel, le clip en lui-même ne pose pas de problème, étant donné que, jusqu’à la preuve du contraire, il ne comporte « aucun élément directement attentatoire à notre foi, à nos signes et rites sacrés. » Cependant, l’évêque aux armées « condamne fermement deux manquements lourds de sens. »

Le premier, explique-t-il, concerne  » les conditions du tournage largement décalées par rapport au sacré de cette chapelle malgré la vigilance des autorités militaires en charge du lieu. » Selon lui, un tournage, quel qu’il soit, à l’intérieur d’une église ou d’une chapelle doit conserver « le sens des lieux et des cérémonies (…) Mais il n’est pas acceptable que des sanctuaires vivants et priants servent à la promotion du show business ou d’une marque de parfum. Il existe des studios pour cela », a-t-il expliqué.

Le second point que déplore Mgr Ravel est « l’oubli », volontaire ou non, des « autorités catholiques » dans le processus de décision. « Il ne s’agit pas de revendiquer une prérogative mais de tenir un droit. Le droit de l »usager’ et le droit de l’expert. Si ce processus n’est pas correctement mis en place, on va cumuler les méfiances, accumuler les erreurs et envenimer un climat général par la suspicion et le mépris réciproques », a-t-il prévenu, avant d’estimer que ces « deux manquements sont lourds de sens » car « ils désignent un état mental extrêmement périlleux pour l’avenir de notre vivre en commun en France. »

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