Combats entre l’armée malienne et les rebelles touareg du MNLA à Anefis
Le tension est monté d’un cran, ces derniers jours, entre les autorités maliennes et les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui refuse de reconnaître l’autorité de Bamako sur la région de Kidal, son bastion historique.
Le 4 juin, des éléments de l’armée malienne – 4 groupements tactiques interarmes selon l’état-major – ont fait mouvement vers Anefis, une localité située au sud de Kidal, avec l’intention manifeste de reprendre le contrôle de cette ville par la force. Et ce qui devait arriver s’est produit : des combats ont eu lieu, ce jour, vers 8H00 GMT, contre les rebelles du MNLA.
« Nos troupes ont eu des accrochages dans la zone d’Anefis, face à des bandits armés qui ont subi beaucoup de pertes en véhicules et en hommes », a prétendu Souleymne Maïga, le porte-parole de l’armée malienne.
S’il est difficile d’avoir une idée précise du bilan donné par ce responsable, en revanche, les combats ont bel et bien été confirmés par le MNLA. « L’armée malienne a attaqué nos positions ce matin à Anefis, elle a décidé ce matin de régler la situation par la guerre et le gouvernement malien assumera toutes les conséquences », a déclaré, selon l’AFP, Mahamadou Djeri Maïga, vice-président de la formation touareg.
« Nous n’avons jamais voulu régler la situation par la guerre mais, comme c’est ainsi, nous allons nous défendre jusqu’au bout, a-t-il ajouté, demandant une fois de plus au médiateur d’amener les autorités de Bamako à la raison », a-t-il ajouté depuis Ouagadougou, où il négocie avec Tiébilé Dramé, émissaire du régime de transition malien, sous l’égide du Burkina Faso.
En janvier 2012, le MNLA avait chassé l’armée malienne du Nord-Mali, avant d’en être écarté par les groupes jihadistes (Ansar Dine, AQMI et le Mujao) avec lesquels il s’était allié. Il a ensuite profité de la libération de Kidal par les forces françaises et tchadiennes pour en prendre le contrôle. Depuis, il y refuse toute présence de militaires maliens.
En avril dernier, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait plaidé pour le désarmement du MNLA. « Dans un pays démocratique, il ne peut pas y avoir deux armée », avait-il affirmé, à l’occasion d’un déplacement à Bamako.
« Il y a une situation spécifique liée au fait que le MNLA est présent (à Kidal) et que des forces françaises sont là, il n’y a aucune connexion entre les deux. La question qui se pose est: comment arriver à une situation normalisée? Nous pensons (…) qu’il faut qu’il y ait un dialogue. Il faut qu’entre gens de bonne volonté, on puisse se parler », avait-il aussi expliqué. « Le maximum doit être fait afin que Kidal retrouve la normalité », avait encore ajouté M. Fabius.