L’armée malienne est en route vers Kidal
Depuis que les forces tchadiennes et françaises engagées dans l’opération Serval ont chassé les jihadistes qui l’occupaient jusqu’alors, la secteur de la ville de Kidal est depuis contrôlé par les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad, lesquels ne veulent pas entendre parler de présence de l’armée malienne dans cette région qu’ils considèrent comme leur fief.
Seulement, pour Bamako, cette situation n’est pas acceptable. Et cela d’autant plus que le MNLA a été accusé – mais il s’en défend – d’avoir commis ces derniers jours, des exactions à l’égard de la population noire de Kidal. En outre, le gouvernement malien souhaite y rétablir son autorité avant le premier tour de l’élection présidentielle, qui doit avoir lieu dans tout le pays le 28 juillet prochain.
D’où ses déclarations faites le 3 juin, selon lesquelles la présence de l’armée malienne à Kidal « n’est pas négociable » et que cette dernière y interviendrait le plus tôt possible. « Nous ne pouvons pas accepter que des Maliens soient pris en otages par des criminels », a même affirmé Tièman Coulibaly, le ministre des Affaires étrangères. « L’armée va marcher sur Kidal », a-t-il prévenu.
Et manifestement, le gouvernement malien n’a pas tardé à convertir ses paroles en actes étant donné des soldats de l’armée malienne ont pris la route de Kidal, ce 4 juin. Pour le moment, ces dernier ont fait une halte à Anefis, une localité située à mi-chemin entre Gao et la ville contrôlée par les Touareg. D’après un témoin sur place et dont les propos ont été rapportés par l’AFP, ils seraient « en grand nombre et lourdement armés. »
Le porte-parole de l’armée malienne, Souleymane Maïga, n’a pas voulu donner le nombre de soldats engagées dans cette opération de reconquête. Cela étant, il a précisé que quatre groupements tactiques interarmes sont mobilisés afin de « resserrer le dispositif autour de Kidal. »
Histoire de compliquer une situation qui n’en a déjà pas besoin, un chef militaire du MNLA, le colonel « Malick », a été la cible d’un attentat suicide commis ce jour dans sa propre maison. C’est du moins ce qu’ont affirmé des témoins, ainsi que Souleymane Maïga.
« Le kamikaze attendait quelqu’un dans la maison du colonel quand il a été surpris par des jeunes et a déclenché sa charge. Lui-même est mort et il y a un blessé », a-t-il expliqué, en ajoutant que l’armée malienne pensait que ce chef du MNLA était en fait « un informateur » des troupes françaises présentes à Kidal.