Menace terroriste contre les intérêts français en Côte d’Ivoire

« Aucun pays de la sous-région n’est à l’abri des violences terroristes », a estimé, le 28 mai, Hamed Bakayoko, le ministre ivoirien de l’Intérieur, pour qui « l’ennemi est de manière permanente en éveil et ne ménage aucun effort pour liguer toutes les forces du mal contre la sécurité des populations ». Et d’ajouter : « On a constaté que les trafiquants d’armes se sont intégrés aux trafiquants de drogues, et ensemble, ces narcotrafiquants se sont eux-mêmes intégrés à tous ces mouvements djihadistes, malgré leurs nuances.

Et, manifestement, les craintes de M. Bakayoko sont fondées. Ainsi, tout comme la Côte d’Ivoire, le Niger, pays contributeur de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), laquelle vient en appui de l’opération française Serval, a été la cible d’un double attentat suicide la semaine passée. Si l’un d’entre eux a spéficiquement visé des intérêts stratégiques français (exploitation d’uranium, ndlr) en frappant un site exploité par une filiale d’Areva, l’autre a concernant les militaires nigériens, avec l’attaque du camp d’Agadez.

En outre, une note de « dernière minute » a été publié par le ministère français des Affaires étrangères le 27 mai dernier. « Au regard de l’activisme de groupes terroristes opérant dans la bande sahélienne, il importe que les Français résidant ou de passage en Côte d’Ivoire fassent preuve d’une vigilance accrue, notamment à l’égard de tout comportement suspect, lors de leurs déplacements et dans les endroits qu’ils fréquentent de façon habituelle ou occasionnelle. Il convient de demeurer attentif à l’évolution de la situation au Mali mais aussi aux recommandations éventuelles qui pourraient être diffusées par le Consulat général de France en Côte d’Ivoire « , indique-t-elle.

Le ministre ivoirien de l’Intérieur a aussi fait savoir que « plusieurs individus » ont récemment été interpellés à Abidjan par la Force de recherche d’action de la police (FRAP). Toujours selon lui, ces suspects auraient « avoué que leur objectif est de s’attaquer aux intérêts des occidentaux en Afrique. » Et de préciser avoir noté une « information persistante faisait état de la présence discrète d’éléments djihadistes à Abidjan » depuis le lancement de l’opération Serval au Nord-Mali contre les groupes terroristes qui s’y étaient installés.

Environ 10.000 ressortissants français se sont installés en Côte d’Ivoire. Et, étant donné que le président ivoirien, Alassane Ouattara, est également à la tête de la présidence tournante de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui arme la MISMA, il est en effet à craindre que le pays soit une cible de choix pour les jihadistes, d’autant plus que ses frontières sont poreuses et que ses forces de sécurité n’ont pas toujours les moyens nécessaires pour accomplir leurs missions.

La France compte par ailleurs 450 militaires en Côte d’Ivoire, dans le cadre de la Force Licorne. Le 25 mai dernier, cette dernière a testé son dispositif « RESEVAC » avec un exercice simulant l’évacuation de ressortissants français et étrangers en cas de dégradation de leur sécurité.

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