La présence de jihadistes dans le sud-ouest libyen préoccupe Paris

Bien que le retrait des forces françaises engagées dans l’opération Serval ait commencé, les missions se poursuivent à un rythme relativement soutenu au Mali.

Ainsi, d’après le dernier point de situation de l’Etat-major des armées (EMA), 110 sorties aériennes ont été effectués lors des 7 derniers jours (contre 120 la semaine précédente) et 300 militaires du Groupement tactique interarmes (GTIA) Désert ont mené la mission « Ceuze » à 70 km au nord-est de Gao afin d’exploiter des renseignement récoltés au cours d’une précédente opération.

Cela étant, aucune frappe aérienne n’a été réalisée et aucun contact avec des éléments jihadistes n’a eu lieu. Est-ce à dire que les groupes terroristes ont opté pour une stratégie d’évitement ou bien sont-ils partis ailleurs, comme dans le sud libyen par exemple?

Après les attentats perpétrés à Arlit et Agadez, au Niger, la semaine dernière, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a ainsi affirmé que « les assaillants, selon toutes les informations que nous avons eues, venaient de Libye, du Sud libyen. » Et d’ajouter que « la Libye continue d’être une source de déstabilisation pour les pays du Sahel. »

Pour rappel, ces attaques sont le fait du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui les a revendiquées, sous le contrôle des « Signataires par le sang », la brigade dirigée par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, en rupture de ban avec al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

D’après le quotidien Le Parisien, l’EMA s’intéresserait de près au sud-ouest de la Libye, une région décrite comme étant « une immense zone désertique [qui] est en passe de devenir le nouveau sanctuaire djihadiste. »

D’ailleurs, les soupçons concernant les auteurs de l’attentat commis le 23 avril dernier contre l’ambassade de France à Tripoli portent vers la mouvance salafiste, même si l’attaque n’a toujours pas été encore revendiquée.

« Des chefs et des sous-chefs terroristes se trouvent là. Ils recrutent à nouveau et se réorganisent. Certains ont quitté le Mali avant les combats. D’autres profitent du chaos qui règne en Libye pour aller et venir à leur guise. Nous parlons de plusieurs centaines d’activistes », a ainsi confié une source militaire française de « haut rang » au journal.

Aussi, le quotidien rapporte qu’il a été décidé « au plus haut sommet de l’Etat » de surveiller de très près cette région et de « préparer les conditions d’une nouvelle intervention musclée contre les cellules jihadistes ». Plusieurs options sont envisagées, comme des frappes aériennes, le recours aux forces spéciales ou encore la mise sur pied d’une hypothétique  force panafricaine.

« Nous sommes en train de sensibiliser les autorités libyennes à la question. Nous avons aussi besoin du soutien des pays de la région. On a commencé le travail au Mali, il faut le poursuivre » a affirmé un diplomate au Parisien. Reste que les moyens de renseignement français sont plus que limités, faute d’un nombre de drones insuffisants. Aussi, Paris compte sur un soutien américain en la matière.

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