Mali : L’intégration des soldats ouest africains dans la force de l’ONU est un « grand défi »

A compter du 1er juillet prochain, la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) commencera son déploiement afin de prendre le relais des forces françaises engagées dans l’opération Serval. Soit avant l’éléction présidentielle malienne, dont le premier tour se tiendra le 28 du même mois.

Selon la résolution 2100, la MINUSMA doit compter un peu plus de 12.000 casques bleus. ces derniers seront appuyés par une force de réaction rapide composée d’un millier de soldats français qui interviendront « en cas de danger grave et imminent les menaçant » et à leur demande.

D’après les plan, les quelques 6.500 soldats africains de la Mission internationale d’aide au Mali (MISMA), dont le déploiement ne s’est pas sans mal depuis janvier dernier, doivent intégrer l’opération des Nations unies.

Seulement, la mise « au standard ONU » de ces contingents fournis par certains pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est un « grand défi », d’après Hervé Ladsous, le chef des opérations de la paix des Nations unies. « Cela varie de pays à pays, certains sont assez proches des standards ONU et pour d’autres il y a encore du travail », a-t-il estimé, lors d’une conférence de presse donnée le 29 mai, notamment en termes « d’équipement, de formation ou de respect des droits de l’homme. »

Quant au contingent tchadien, qui a apporté un précieux concours aux forces françaises engagées contre les groupes jihadistes dans l’Adrar des Ifoghas (nord est du Mali), Hervé Ladsous a indiqué qu’il serait intégré à la Minusma à condition qu’il soit « impeccable sur le plan des droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne les enfants-soldats. »

Or, la France souhaiterait que le Tchad, qui a perdu 36 hommes au Mali, prenne le commandement de l’opération onusienne… Mais ce dernier est également convoité par la Cédéao, qui a fait valoir, dans un communiqué diffusé le 16 mai, que ses « forces armées (…) se sont acquittées honorablement de leur mission dans plusieurs crises dans la région et remporteront le même succès avec la MINUSMA. »

Cela étant, il reste encore à trouver 6.000 casques bleus pour que l’opération des Nations unies puisse disposer des effectifs prévus. Et si le Tchad n’obtient pas ce commandement, il pourrait tout simplement retirer ses 2.000 soldats du Mali.

En outre, la décision de déployer la MINUSMA n’est pas encore officiellement prise. Ce devrait être le cas « autour du 25 juin » prochain, a indiqué M. Ladsous. Le Conseil de sécurité de l’ONU se prendra sa décision notamment en fonction des conditions de sécurité sur le terrain.

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