Il y aurait au moins 3.000 combattants du Hezbollah en Syrie

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’a pas fait mystère de l’engagement de ses troupes en Syrie. Ces dernières se battent aux côtés des forces du président syrien Bachar el-Assad, notamment à Qousseir, une ville qui est un des points stratégiques syriens qui permettent à la milice chiite libanaise d’acheminer des armes en provenance de l’Iran.

Connaître le nombre exact de combattants du Hezbollah envoyés en Syrie est compliqué. Mais le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est risqué à donner une évaluation lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le 29 mai.

« À propos des militants du Hezbollah présents dans la bataille, les chiffres hésitent entre 3.000 et 10.000. Notre estimation est autour de 3/4.000 », a-t-il en effet déclaré devant les députés. « Quand vous avez des combattants très solidement armés et qui sont prêts à mourir et qui sont plusieurs milliers, cela fait une différence importante », a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie française n’a seulement pointé la présence du Hezbollah : il a également fait savoir que « même si beaucoup d’éléments qui se battent sont des Syriens, l’encadrement est souvent assuré par des responsables iraniens. »

« Il y a eu des changements. Du côté de Bachar, il y a eu un renforcement (…). L’implication totale de l’Iran, l’implication du Hezbollah, le fait que les Russes ont continué à livrer des armes », a-t-il souligné.

De leurs côtés, les Etats-Unis ont exigé, le même jour, le retrait de Syrie de la milice libanaise. « Nous condamnons avec la plus grande force les déclarations (du chef du Hezbollah) Hassan Nasrallah confirmant le rôle actif de ses militants dans les combats à Qousseir et ailleurs en Syrie. C’est une escalade inacceptable et extrêmement dangereuse, a déclaré Jennifer Psaki, porte-parole du département d’Etat.

« Nous exigeons que le Hezbollah retire immédiatement ses combattants de Syrie », a-t-elle insisté. Pour rappel, Washington considère la milice chiite comme une organisation terroriste.

La semaine passée, la France a fait part de son intention de proposer d’inscrire « la branche militaire » du Hezbollah sur la liste des organisation terroristes de l’Union Européenne, alors que cette milice forme un tout (les combattants ont bien dû être envoyé en Syrie sur l’ordre d’Hassan Nasrallah…).

En attendant, la présence des miliciens chiites libanais et de conseillers iraniens en Syrie risque de compromettre la participation de la Coalition nationale syrienne à la conférence de paix internationale dite Genève2 initiée par la Russie et les Etats-Unis et à laquelle l’Iran aurait été convié si l’on en croit Hossein Amir Abdollahian, le vice-ministre des Affaires étrangères du régime de Téhéran.

« La Coalition nationale ne prendra part à aucune conférence internationale ou aucun autre effort de ce genre tant que les milices de l’Iran et du Hezbollah envahissent la Syrie », a en effet déclaré son président par intérim, George Sabra, ce 30 mai. « Aujourd’hui, les vies des Syriens sont beaucoup plus importantes que n’importe quelle solution politique ou conférence internationale », a-t-il ajouté.

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