L’agresseur du militaire au quartier de la Défense avait fait l’objet d’un signalement à la DCRI

D’après le procureur de Paris, François Molins, Alexandre D, l’homme arrêté ce mercredi pour l’agression commise sur un militaire alors en patrouille Vigipirate dans le quartier de la Défense, le 25 mai dernier, n’était pas connu des services de renseignement. Au plus avait-il fait l’objet d’un contrôle d’identité lors d’une prière de rue.

Sauf que, si l’on en croit le quotidien Le Monde, Alexandre D était pourtant bel et bien connu de la Sous-direction de l’information générale (SDIG) des Yvelines pour être un islamiste radical. Ce service aurait d’ailleurs établit une note détaillée à son sujet, dans laquelle il serait fait mention, selon le journal, de « voyages à l’étranger. » Mais, apparemment, le bureau de liaison avec la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) n’a pas donné de suite.

En fait, la SDIG des Yvelines a commencé à s’intéresser au cas d’Alexandre D à partir de 2009, année où il avait été contrôlé lors de cette prière de rue déjà évoquée avec deux de ses coreligionnaire. L’un d’eux a d’ailleurs été fiché en tant que « membre de la mouvance islamiste fondamentaliste ». Quant à l’agresseur du militaire, il est alors décrit comme étant proche du mouvement Tabligh.

Il était déjà sur les tablettes de la police pour plusieurs faits (port illégal d’arme, vol avec effraction, vol avec violences et violation de domicile) qui lui valurent seulement de simples rappels à la loi…

Deux ans plus tard, sans emploi et en rupture avec sa famille, Alexandre D réapparaît en se présentant à la mission locale de Rambouillet (Yvelines) pour trouver un travail. Il attire l’attention en exigeant de « ne pas travailler avec des femmes ». Mais le plus troublant reste que son passeport indique qu’il a visité plusieurs pays alors que, manifestement, il n’avait pas de revenus officiels pour voyager.

Employé pendant un temps dans une boucherie hallal de l’Essonne, il se fait remarquer en mai 2012 par les policiers municipaux de Guyancourt, étonnés par son « comportement suspect » et son accoutrement (djellaba, foulard, barbe longue, bonnet).

Quoi qu’il en soit, la surveillance d’Alexandre D devait être assurée par la DCRI. D’où la transmission de la note rédigée par la SDIG 78 aux autorités compétentes. Seulement, il semblerait que personne n’ait eu le temps de la traiter. Ou pire encore, qu’elle se soit perdue en cours de route.

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