Meurtre « terroriste » d’un soldat britannique à Londres (MàJ)
Il était environ 14h30, ce 22 mai quand un homme portant le sweat-shirt de l’association caritative « Help for Heroes » a été renversé par une voiture type Opel Tigra, près de la caserne du Royal Artillery, dand le quartier londonien de Woolwich.
La suite est épouvantable. Deux individus noirs qui étaient à bord du véhicule se sont précipités sur lui et l’ont sauvagement tué à coups d’hachoir à viande, de machette et de couteau (des témoins ont même parlé de décapitation), le tout en criant « Allah Akbar » (Dieu est grand).
L’un des deux meurtriers a ensuite pris le temps de donner les raisons de cet acte devant une caméra. « Par Allah tout puissant que nous continuerons de vous combattre jusqu’à ce que vous nous laissiez en paix », a-t-il déclaré avec un accent londonien. « Nous devons les combattre tout comme ils nous combattent. C’est œil pour œil, dent pour dent. Nous jurons par Allah le tout puissant que nous n’arrêterons jamais de vous combattre », a-t-il ajouté. A une passante, il a expliqué que sa victime était un « soldat britannique » qui avait « tué des musulmans » en Afghanistan.
Cet individu et son acolyte n’ont à aucun moment cherché à fuir la scène de leur crime. Au contraire, ils ont même demandé aux passants de les filmer à visage découvert. Les deux meurtriers seront ensuite blessés lors de l’intervention des policiers, contraints de faire usage de leurs armes pour les neutraliser.
La victime, âgée d’une vingtaine d’années, est effectivement un militaire. D’après la presse d’outre-Manche, affecté à un centre de recrutement situé dans le centre de Londres, il revenait à la caserne du Royal Artillery quand il a été renversé par la voiture des tueurs.
Pour les autorités britanniques, il ne fait aucun doute que cet assassinat est un acte de terrorisme. Le Premier ministre, David Cameron, a ainsi immédiatement demandé la tenue d’une réunion de crise au sein du Comité Cobra, lequel est constitué des ministres en charge de la sécurité.
Cette affaire fait penser à celle de Mohamed Merah, qui a tué de sang froid 3 militaires français pour des raisons similaires à celles avancées par les deux assassins de Woolwich. Voire même à l’agression dont a été victime un gendarme isérois, le 7 mais dernier, commise par un individu criant, là aussi, « Allah akbar ». En outre, en 2008, Parviz Kahn a été condamné pour avoir planifier l’enlèvement et le meurtre d’un soldat britannique à Birmingham.
Quoi qu’il en soit, ce type d’actions était préconisé par plusieurs hauts responsables de la mouvance jihadiste, dont Anwar al-Aulaqui, qui était l’idéologue d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA).
Tué lors d’une frappe américaine au Yémen en semptembre 2011, il avait exhorté les militants islamistes à commettre des attentats suicides dans les centres commerciaux ou de s’en prendre directement aux militaires occidentaux, considérant que des opérations plus sophistiquées étaient plus difficiles à réaliser en raison de l’efficacité des services et des mesures anti-terroristes des pays « cibles ». En outre, al-Aulaqui était passé à la pratique en encourageant le major américain Nidal Malik Hasan à réaliser la fusillade de Fort Hood, en novembre 2009 (13 tués et 42 blessés).