Pour le président Obama, les abus sexuels dans l’armée américaine sont une menace pour la sécurité nationale

Au début du mois, le lieutenant colonel Jeff Krusinski a été interpellé en état d’ébriété après avoir agressé sexuellement une jeune femme sur un parking. Or il se trouve que cet officier de l’US Air Force était justement chargé de la prévention contre les violences sexuelles…

Et pour faire bonne mesure, le 14 mai dernier, une enquête a été ouverte à l’encontre d’un sergent de l’US Army, qui plus est affecté à la prévention contre les abus sexuels. Il lui est notamment reproché d’avoir agressé une de ses subordonnées et de l’avoir forcé à se prostituer.

Ces deux affaires sont emblématiques de la tendance dont a fait état un rapport du Pentagone, la semaine passée. Ainsi, le nombre d’abus sexuels au sein des forces armées américaine s’est élevé à 3.374 cas en 2012, soit une augmentation de 6% par rapport à l’année précédente. Et encore, il ne s’agit là que d’un minimum étant donné que toutes les agressions ne sont pas systèmatiquement signalées aux autorités compétentes.

Ces stastistiques ne veulent pas dire qu’un prédateur sexuel se cache derrière chaque soldat américain. Mais, même si les chiffres annoncés peuvent paraître minimes par rapport aux effectifs du Pentagone, un cas de violence sexuelle est toujours un cas de trop.

Aussi, le président Obama entend inverser cette tendance. Considérant que la « plus grande force de l’armée américaine est la confiance entre ses membres », le locataire de la Maison Blanche a affirmé que cette dernière est « sapée » par la « question des agressions sexuelles. » Le chef d’état-major de l’US Army, le général Ray Odierno, ne dit pas autre chose. « Les violences sexuelles trahissent la confiance placée dans les forces militaires et ne peuvent être tolérées », avait-il précédemment affirmé.

« Donc, ce n’est pas seulement un crime, ce n’est pas seulement honteux et scandaleux, mais c’est aussi quelque chose qui rendra, et a déjà rendu notre armée moins efficace qu’elle peut l’être », a encore estimé le président américain, lors d’une réunion qui s’est tenue à la Maison Blanche, la semaine dernière, avec les responsables du Pentagone. « En résumé, a-t-il ajouté, elle est dangereuse pour notre sécurité nationale. »

Aussi, Barack Obama a promis de « ne rien laisser au hasard » et indiquer vouloir « étudier toutes les idées pour régler cette question. » Des réunions hebdomadaires pour faire le point de la situation devront être organisées par Chuck Hagel, le secrétaire d’Etat à la Défense. « Il n’y a pas de solution miracle, cela va requérir un effort soutenu pendant longtemps », a-t-il admis, tout en promettant maintenir ces efforts tant que « ce fléau n’aura pas été éliminé. »

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