Les incidents se multiplient entre Israël et la Syrie sur le plateau du Golan

L’armée syrienne a prétendu, ce 21 mai, avoir « détruit » un véhicule militaire israélien qui se serait alors trouvé sur le plateau du Golan, conquis par l’Etat hébreu à la faveur de la Guerre des Six Jours et annexé en 1981.

« Ce véhicule a dépassé la ligne de cessez-le-feu et avançait vers le village de Bir-Ajam situé dans la partie syrienne libérée où se trouvent des groupes terroristes », a-t-elle précisé en faisant référence à la partie non occupé du Golan. « Cette agression flagrante montre une nouvelle fois l’implication de l’entité sioniste (Israël) dans ce qui se passe en Syrie et la coordination directe avec les groupes terroristes armés », s’est elle justifiée, en accusant le gouvernement israélien de soutenir les rebelles syriens.

Mais Tsahal n’a pas confirmé ces affirmations et simplement parlé d’une « patrouille militaire » qui a été « la cible de tirs près de la frontière syrienne dans le plateau du Golan. » Toujours d’après la même source, le soldats israéliens ont riposté et « atteint la sources des tirs. » Toutefois, l’armée israélienne reconnaît qu’un de ses véhicules a été endommagé.

Cela étant, les incidents sur le plateau du Golan tendent à se multiplier depuis le début de cette année – une dizaine selon le quotidien Maariv -, avec une nette accélération depuis les raids aériens israéliens menés en Syrie afin d’empêcher le transfert d’armes syriennes vers le Hezbollah, la milice chiite libanais alliée du régime de Bachar el-Assad.

D’ailleurs, suite à ses frappes aériennes israéliennes sur son territoire, Damas, qui est aux prises avec une guerre civile depuis mars 2011, avait menacé de s’en prendre au plateau du Golan. Le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), un mouvement palestinien, soutenu par le régime syrien, avait aussi annoncé son intention de « libérer » ce territoire annexé par Israël.

Généralement, l’armée israélienne se garde de riposter, sauf si ses hommes sont particulièrement visés et mis en danger. « Il est évident que si un de ces tirs d’obus provoque des victimes (du côté israélien) la réponse israélienne sera différente », a expliqué une source appartenant au commandement Nord de Tsahal à Maariv.

« Notre politique est claire : nous n’intervenons pas dans la guerre civile en Syrie, mais concernant la situation sur le plateau du Golan, nous ne permettons pas et nous ne permettrons pas une volée de tirs sur notre territoire », a, de son côté, affirmé Moshé Yaalon, le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon.

Quant au chef d’état-major israélien, le général Benny Gantz, il a pris note de la détérioration de la situation. « Pas un jour ne passe sans que nous ne soyons engagés dans un processus de prise de décision qui pourrait mener à une détérioration soudaine et incontrôlable de la situation sécuritaire », a-t-il prévenu. En septembre dernier, Tsahal s’était préparé à toute éventualité en menant un exercice d’une ampleur inégalée depuis plusieurs années dans le Golan.

Le respect du cessez-le-feu entre Israël et la Syrie est contrôlé depuis 1974 par la Force de l’observation du désengagement sur le Golan (FNUOD). Plusieurs casques bleus ont été enlevés ces dernières semaines par des rebelles syriens, avant d’être relâchés. Mais au vu de l’évolution de la situation, il n’est pas impossible que des pays contributeurs à cette mission aient l’intention de retirer leurs troupes. C’est notamment le cas de l’Autriche, qui fournit plus du tiers des effectifs. En effet, Vienne a évoqué un retrait de ses soldats dans le cas où l’embargo sur les livraisons d’armes à l’opposition syrienne venait à être levé par l’Union européenne.

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