Le budget de la Défense va bénéficier de la vente de fréquences de la TNT aux opérateurs télécoms
La prochaine Loi de Programmation Militaire (LPM) devrait être présentée d’ici l’été en Conseil des ministres, pour être ensuite débattue au Parlement dès l’automne. Il est ainsi prévu d’accorder aux forces armées une enveloppe de 179,2 milliards d’euros d’ici 2019 et, comme l’a rappelé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 1er mai dernier, « il y a 5,9 milliards de ressources exceptionnelles » à trouver pour que la trajectoire financière soit respectée.
Or, l’exécution de l’actuelle LPM l’a montré : les ressources exceptionnelles sont aléatoires dans la mesure où l’on ne sait pas quand elles rentreront dans les caisses du ministère de la Défense. Pour abonder le budget des forces armées, le gouvernement a plusieurs options : céder les participations de l’Etat dans l’industrie de l’armement, se séparer de biens immobiliers ou bien encore vendre des fréquences hertziennes. « C’est du sûr, parce qu’il y a un engagement du président de la République », veut croire M. Le Drian.
Mais a priori, les sommes les plus importantes sont à attendre du côté de la vente aux enchères de fréquences 700 MHz de la télévision hertzienne aux opérateurs télécoms, lesquels ont déjà déboursé la coquette somme de 3,5 milliards d’euros pour les licences 4G en janvier 2012. Selon Les Echos, Bercy espère engranger quelques 3 milliards supplémentaires, afin de les allouer au ministère de la Défense.
Le président Hollande a pris cette « décision de principe », croit savoir le quotidien économique, sans mettre « le Conseil supérieur de l’audiovisuel ni le ministère de la Culture et de la Communication, ni même Matignon » dans « la boucle ». La vente aux enchères de ces fréquences 700 MHz, prévue pour 2016, va freiner le développement vers la haute-définition de la Télévision numérique terrestre (TNT), voire même empêcher son évolution vers la l’ultra-haute définition, sauf à réduire le nombre de chaînes disponibles.
Reste à voir si les opérateurs télécoms auront les moyens de mettre sur la table les 3 milliards d’euros escomptés. Si, par le passé, ce type d’opération ne posait pas de problème particulier, la situation du secteur des télécommunications a évolué avec l’apparition de Free Mobile et ses offres low cost. Depuis, Orange et SFR ont vu leur chiffre d’affaires se réduire de 17% sur le premier trimestre pendant que Bouyges Telecom affichait des pertes l’an passé.