La Chine développe un drone de combat

Dans un rapport remis récemment au Congrès, le Pentagone a indiqué les domaines prioritaires où les forces armées chinoises cherchent à augmenter leurs capacités. Et, parmi ces derniers, les drones, qu’ils soient de surveillance ou de combat figuraient en bonne place. Il s’agit pour l’armée populaire de libération (APL) d’augmenter ses capacités de surveillance et de frappe à longue distance.

Et matière de drones, la Chine a fait d’énormes progrès en relativement peu de temps. En novembre dernier, deux appareils de la catégorie MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), ayant des airs de famille avec le Predator américain, ont été présentés à l’occasion du salon aéronautique de Zhuhai. Mais là n’est que la partie émergée de l’iceberg, l’industrie chinoise ayant mis au point une soixantaine d’engins pilotés à distance de divers types connus, avec l’intention de viser les marchés à l’exportation.

L’an passé, un autre rapport, rédigé cette fois par le Defense Science Board (DSB) du Pentagone, estimait en effet que la « prolifération » de drones chinois, que l’on peut constater à l’occasion de salons internationaux de l’armement, montrait « la détermination de Pékin à rattraper son retard dans ce secteur mais aussi sa volonté de vendre cette technologie à l’étranger. » Cependant, le document soulignait également que beaucoup de programmes menés en Chine restaient encore « non identifiés », en raison du manque de transparence de l’APL.

Ainsi, et étant donné que les Etats-Unis (avec le X-47B par exemple), le Royaume-Uni (Taranis), la Russie (Mig Skat) et la France, associée à plusieurs pays européens (nEUROn), ont lancé des programmes de drones de combat (UCAV, Unmanned Combat Air Vehicle), la Chine ne pouvait pas être en reste.

En 2010, des images montrant un drone de combat chinois attaquant un porte-avions américain furent diffusées par des constructeurs locaux à l’occasion du salon de Zhuhai. Puis il a été dit qu’un UCAV serait conçu par Hongdu Aircraft Corporation, en collobation avec Shenyang Aircraft Corporation.

Les choses sont devenues plus précises avec la diffusion, depuis quelques semaines, d’images d’un appareil ayant l’aspect d’une aile volante, doté d’un réacteur et présentant les caractéristiques d’un engin furtif. D’autres photographies, apparues ces derniers jours, montrent ce qui semble être cet UCAV lors d’essais aux sol conduits le 13 décembre dernier.

L’on notera que la technique de communication concernant ce drone de combat est la même que celle utilisée pour les avions dits de 5e génération J-20 et J-31 : la rumeur d’un nouvel appareil est suivie par une ou plusieurs photographies floues semblant la confirmer, puis par une confirmation officielle quelques semaines plus tard.

Des informations supplémentaires à son sujet ont également été communiquées par des médias chinois. Ainsi, cet UCAV serait le « Lijian » (« Epée tranchante ») et son développement aurait débuté en 2009. D’après China Aviation News, l’appareil, qui serait prêt à effectuer son premier devrait équiper à les forces aériennes et navales chinoises.

Il est bien évidemment trop tôt pour avoir une idée des capacités du Lijian. Mais son évolution donnera une idée des progrès accomplis par les ingénieurs chinois en matière de liaisons de données, de systèmes de contrôle et de logiciels. Si imaginer une cellule d’un drone n’est pas le plus compliqué, la maîtrise de ces sous-systèmes qui en font sa valeur, est en revanche beaucoup plus compliquée à acquérir.

C’est ce qui explique d’ailleurs, et si l’on en croit le rapport du Pentagone concernant l’évolution des capacités militaires de la Chine, la raison pour laquelle l’espionnage industriel chinois s’intéresse particulièrement aux semi-conducteurs, au micropresseurs ainsi qu’aux systèmes de guidage et de contrôle.

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