Washington dément vouloir garder 9 bases en Afghanistan après la fin de mission de l’ISAF

Le président afghan, Hamid Karzaï, ne perd pas une occasion pour mettre les bâtons dans les roues de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), ayant même parfois des mots très durs à son égard. Et plus encore quand il s’agit des Etats-Unis.

Au cours de ces dernières semaines, il a ainsi accusé Washington d’être de mèche avec les taliban, contraint les forces spéciales américaines à quitter la province du Wardak ou a encore l’interdiction faite aux forces afghanes de solliciter l’appui aérien de la coalition internationale. Et pour faire bonne mesure, l’on pourrait également citer les propos tenus par son porte-parole, Aimal Faizi, lequel a déclaré, le 19 mars dernier que « la guerre menée par l’Otan depuis onze ans en Afghanistan est sans but et déraisonnable. »

Pourtant, cela n’a pas empêché le même Hamid Karzaï, dont les forces subissent des pertes importantes face aux insurgés (autant de tués en un an que la Coalition en 11 ans de présence en Afghanistan), d’évoquer le maintien de bases américaines dans son pays après la fin de la mission de l’ISAF, c’est à dire à la fin de l’année 2014.

« Les Américains veulent neuf bases à travers l’Afghanistan, à Kaboul, Bagram, Mazar-i-Sharif, Jalalabad, Gardez, Kandahar, Helmand et Hérat. Nous allons leur donner ces bases car (…) cela est dans l’intérêt de l’Afghanistan », a-t-il affirmé lors d’un discours prononcé le 9 mai et retransmis à la télévision, en précisant que « des négociations très sérieuses et délicates étaient en cours avec » Washington « à ce sujet ».

« L’OTAN avait l’habitude de dire qu’elle allait partir, mais maintenant ils viennent les uns après les autres nous dire : ‘Non, nous n’allons pas partir, nous allons rester' », a encore poursuivi le président Karzaï, pour qui chaque pays concerné aura à conclure un « accord bilatéral » avec Kaboul pour l’après 2014. Comme l’a d’ailleurs fait la France en janvier 2012.

Seulement, si les Etats-Unis ont fait savoir aux autorités afghanes qu’ils pourraient maintenir en Afghanistan un contingent après la fin de mission de l’ISAF, ils ne semblent cependant pas vouloir à tout prix y disposer de bases. En avril 2012, Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat, l’avait déjà affirmé lors d’une visite à l’Allied Command Transformation (ACT), basé à Norfolk.

Et cette position a une nouvelle fois répétée par Jay Carney le porte-parole du président Barack Obama, en réponse à Hamid Karzaï. « Les Etats-Unis ne cherchent pas (à conserver) des bases militaires permanentes en Afghanistan », a-t-il déclaré, face à des journalistes ayant pris place à bord d’Air Force One pour suivre le locataire de la Maison Blanche au Texas.

« Nous prévoyons que l’accord de sécurité bilatéral traitera de l’accès et de l’usage d’installations afghanes par les forces américaines. Mais nous ne cherchons pas (à établir) des bases militaires permanentes en Afghanistan, nous l’avons dit très clairement », a-t-il insisté. Et sous réserve qu’un accord sur l’immunité juridique des militaires américains soit trouvé avec Kaboul, ce qui est encore loin d’être le cas, alors il s’agira de maintenir un contingent « dans le but de former les soldats afghans et de s’en prendre aux derniers éléments d’al-Qaïda. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]