Le Premier ministre centrafricain insiste pour obtenir une aide militaire auprès de Paris

En avril dernier, après des troubles qui causèrent la mort d’une vingtaine de personnes à Bangui, le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, avait demandé l’aide de la FOMAC (Force multinationale d’Afrique centrale) et de France, présente militairement dans le pays dans le cadre de l’opération Boali, pour sécuriser le territoire, et en particulier la capitale, en proie à des violences depuis le renversement du président François Bozizé par la coalition rebelle de la Séléka.

« La France a dit qu’elle était évidemment disponible pour appuyer tout effort pour revenir vers la stabilité, mais il faut mettre en place des autorités légitimement reconnues, ce qui n’est pas le cas du président actuel », avait alors répondu Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, le 17 avril.

Le nouveau pouvoir en place depuis le 24 mars à Bangui peine à remettre le pays en marche. L’économie, déjà en mauvais état, tourne au ralenti et les salaires des fonctionnaires ne sont pas payés. Qui plus est, le président autoproclamé, Michel Djotodia, semble ne plus avoir la main sur toutes les composantes de la Séléka dont il est pourtant issu. A cela s’ajoute que de nombreux cadres de l’armée régulière ont quitté le pays après le coup d’Etat.

Conséquence : « les actes de pillages, d’assassinats, d’enlèvements et d’autres exactions deviennent récurrents », selon le Réseau des journalistes pour les droits de l’homme en République centrafricaine (RCA). » Pour l’UNICEF, les enfants ne sont pas épargnés. « Ce qui me fait mal, c’est l’utilisation qu’on fait des enfants en période de guerre. On en fait des bêtes de guerre. Il y a 67 enfants de moins de cinq ans qui meurent chaque jour en République centrafricaine », a indiqué Souleymane Diabaté, un représentant de cer organisme des Nations unies en Centrafrique.

« Ils s’attaquent régulièrement aux églises catholiques, aux médias, ils pillent, ils violent et les femmes violées vont accoucher où? Y’a pu d’hôpitaux, y’a pu d’écoles, y’a pu rien, ils ont même jeté les archives du pays au vent », a confié l’écrivain centrafricain Pierre Makombo Bamboté, à Radio Canada, en parlant des membres de la Séléka devenus incontrôlables.

La situation est telle qu’elle a amené Nicolas Tiangaye à solliciter une nouvelle fois, le 8 mai, « une implication effective des forces françaises présentes sur le territoire à la pacification du pays » ainsi qu’au « désarmement des ex-combattants de la Séléka et de l’armée régulière. »

« La Fomac, dont l’effectif sera porté à 2 000 hommes d’ici à la fin du mois de mai (…) nous permettra de désarmer la population et de démilitariser la ville de Bangui ainsi que celles des autres régions », a affirmé le Premier ministre centrafricain.

« Aucun élément (…) ne sera autorisé à porter l’arme dans la ville de Bangui. Tous les éléments des Forces armées centrafricaines (Faca), les milices et populations civiles détenteurs d’armes doivent dans un premier temps remettre volontairement les armes en leur possession. En cas de refus ou de résistance, il sera procédé au désarmement forcé », a-t-il encore prévenu, avant de préciser que tous « les éléments armés étrangers, qui se trouvent sur le territoire centrafricain, seront désarmés et rapatriés de gré ou de force dans leurs pays respectifs. »

En avril dernier, les effectifs militaires français engagés en Centrafrique comprenaient des éléments du 1er Régiment d’Infanterie de Sarreboug, renforcés par une compagnie du 3e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) et une autre du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) ainsi que par une compagnie PROTERRE du 501e Régiment de Chars de Combat (RCC).

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