Pour Washington, armer les rebelles syriens est une option à ne pas écarter

Jusqu’à présent, il n’était pas question pour Washington de livrer des armes aux rebelles syriens aux prises avec les forces du régime de Bachar el-Assad. Du moins, le président Obama avait mis son véto à cette idée, alors défendue par la CIA et le Pentagone.

Seulement, l’affaire syrienne a connu deux évolutions de nature à faire éventuellement changer d’avis le locataire de la Maison Blanche. La première est l’ascendant pris par les rebelles de la mouvance islamiste, sous l’impulsion du Front al-Nosra, lequel a fait allégeance à al-Qaïda. Et cela, grâce en partie aux armes qui leur ont été livrées par, dit-on, le Qatar et l’Arabie Saoudite.

La seconde est l’usage présumé d’armes chimiques par le régime de Damas. A ce sujet, Londres parle de « preuves croissantes », le renseignement militaire israélien a fait part de ses certitudes, que Paris ne partage pas pour le moment, et Washington a jugé l’hypothèse probable tout en indiquant ne pas avoir assez d’informations pour en être totalement sûr.

Or, l’usage d’armes chimiques était la ligne rouge fixé le président Obama à son homologue syrien, sous peine de revoir ses options. Et ces dernières ne sont pas nombreuses étant donné qu’à ce stade, une éventuelle intervention militaire en Syrie est exclue. D’une part parce qu’il faudrait en avoir et les moyens ainsi que la volonté politique de le faire. Ce qui ne semble pas être le cas. D’autre part parce que ce ne serait pas conforme au droit international, toute initiative – ou presque – concernant la Syrie étant bloquée au Conseil de sécurité des Nations unies par la Russie et la Chine.

Reste donc l’option d’armer les rebelles syriens non affiliés à des groupes salafistes… Ce qui a été évoqué par Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense, lors d’une conférence de presse donnée le 2 mai à Washington avec son homologue britannique, Philip Hammond.

En effet, à la question de savoir si les Etats-Unis réévaluaient ou pas leur position sur la livraison d’armes à l’opposition syrienne, le chef du Pentagone a répondu par l’affirmative. Mais avec des pincettes.

« Cela ne veut pas dire qu’on va ou veut le faire. Ce sont des options qui doivent être envisagées avec les partenaires, avec la communauté internationale », a-t-il expliqué. « Ce ne sont pas des situations figées. On doit toujours envisager différentes options en fonction de la réalité sur le terrain, en fonction de l’objectif à atteindre », a-t-il ajouté.

Ainsi, la position américaine pourrait rejoindre celle défendue par le Royaume-Uni et la France. Pour autant, cette idée est loin de faire l’unanimité, étant donné qu’il est impossible de garantir que ces armes (missiles sol-air, anti-char) destinées aux rebelles n’appartenant pas aux groupes jihadistes ne finiront pas entre de mauvaises mains.

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