Tentative de « déstabilisation » au Tchad

En mars dernier, le chef de la coaltion rebelle tchadienne de l’Union des Forces de Résistance (UFR) Timan Erdimi, avait menacé de renverser le président Idriss Déby Itno. Et cela, après avoir déposé les armes en 2009. Mais ce n’est pas ce mouvement qui est à l’origine de la tentativé déjouée de « déstabilisation » dont a fait part N’Djamena, le 1er mai.

« Un groupuscule d’individus mal intentionnés a cherché à mener une action de déstabilisation contre les institutions de la République », a en effet indiqué le gouvernement tchadien, précisant que les personnes impliquées « conspiraient depuis plus de quatre mois pour remettre en cause la paix chèrement acquise. »

Les circonstances de cette tentative de déstabilisation sont peu claires. L’on sait que plusieurs personnes ont été tuées et une quinzaine d’autres blessées au cours d’une intervention, dans le quartier d’Atrone, situé dans la banlieue est de N’Djamena, des forces de défense tchadiennes.

Selon le gouvernement, ces dernières « ont fini par les neutraliser (ndlr, les comploteurs) et les mettre hors d’état de nuire ». Et d’ajouter que « les principaux auteurs arrêtés ont été confiés au procureur de la République. » Parmi les personnes interpellées figure le député Saleh Makki, un opposant un régime d’Idriss Déby-Itno, au sujet duquel des rumeurs concernant son état de santé ont circulé, le 29 avril, sur Internet.

Le président tchadien avait-il senti le coup venir? Sur les ondes de RFI, il avait récemment affirmé que « beaucoup de mercenaires se promenaient à Benghazi (est de la Libye) », notamment en faisant état de l’existence, dans cette région, d’un camp où étaient en « train de se regrouper des Tchadiens. » « Je connais ceux qui pilotent ces mercenaires’, avait-il prétendu. Quelques jours plus tôt, il avait procédé à un remaniement ministériel en remplaçant son ministre de l’Intérieur.

Alors que le Tchad est l’un de ses principaux partenaires militaires contre les groupes jihadistes au Nord-Mali et qu’il est appelé à prendre le commandement de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), la France a pris « note avec préoccupation des dernières informations en provenance de N’Djamena » et appelé « les autorités tchadiennes et l’opposition à poursuivre un dialogue serein et constructif. »

« Ce pays participe activement à la lutte contre le terrorisme au Mali et joue un rôle stabilisateur dans la région, en s’impliquant dans la lutte contre l’insécurité au Sahel et dans le règlement des crises, notamment en République centrafricaine », a rappelé, en parlant du Tchad, Philippe Lalliot, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, tout en soulignant qu’il est un « partenaire important de la France en Afrique. »

Pour rappel, la France est présente militairement au Tchad, via le dispositif Epervier. Ce dernier est notamment mis à contribution pour l’opération Serval au Mali, étant donné que les avions de l’armée de l’Air engagés au-dessus du Nord-Mali sont basés à N’Djamena.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]