Regain de tension entre Tokyo et Pékin au sujet des îles Senkaku

Depuis des années, Tokyo et Pékin se disputent la souveraineté de l’achipel Senkaku/Diaoyu, qui, situé à 200 km au nord-est de Taïwan et à 400 km au sud des côtes nippones, occupe une position stratégique et dont les fonds recélèraient des ressources énergétiques.

Seulement, les tensions entre les deux capitales ont fini par s’accentuer et plusieurs incident notables se sont produits eu lieu au cours de ces derniers mois, la Chine envoyant régulièrement, dans le secteur de cet archipel administré par Tokyo, des navires de son administration maritime ainsi que des avions de reconnaissance. Ce à quoi le Japon réplique en y dépêchant ses garde-côtes et ses avions de combat.

La crainte est que l’une de ces confrontations puisse dégénérer. Cela a failli être le cas quand des F-15 japonais sont tombés nez à nez avec des J-10 chinois chargé de protéger justement un avion de patrouille maritime envoyé en mission au-dessus des îles Senkaku. Ou encore quand le radar de contrôle de tir d’une frégate chinoise s’est verrouillé sur un navire des Forces d’autodéfense nippones.

Et ce 23 avril, Pékin a une nouvelle fois donné dans la surenchère en envoyant une flottille forte de 8 navires patrouiller dans les eaux de l’archipel convoité. Jamais autant de bateaux n’avaient été jusqu’à présent déployés par la Chine dans ce secteur.

Hasard ou pas, cette action a été décidée le jour même où 170 députés japonais se sont rendus au sanctuaire shintoïste Yasukuni, à Tokyo, où est honorée la mémoire des 2,5 millions de soldats nippons morts pour leur patrie, dont 14 responsables reconnus coupables de crimes de guerre par les Alliés lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Or, les autorités chinoises ont condamné cette visite. « Quelle que soit la forme qu’elles prennent, et quelles que soient les qualités de leurs auteurs, les visites de responsables japonais à Yasukuni sont par définition des tentatives de nier le passé d’agression du Japon », a en effet déclaré Hua Chunying, porte-parole de la diplomatie chinoise.

Quoi qu’il en soit, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a mis en garde Pékin en affirmant que toute tentative de débarquement chinoise sur l’archipel serait repoussée. « Il serait normal que nous les repoussions par la force si d’aventure ils débarquaient », a-t-il déclaré, en réponse à un question qui lui était posée au Parlement à ce sujet.

Par ailleurs, un mouvement nationaliste japonais, Ganbare Nippon (« Sois ferme, Japon »), a annoncé avoir envoyé 9 bateaux de pêches dans les eaux de l’archipel Senkaku afin d’y affirmer la souveraineté japonaise. Et cette initiative a été fermement critiquée par le gouvernement chinois, qui l’estime « illégale et provocatrice. » Une protestation officielle a d’ailleurs été envoyée à Tokyo.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]