Pour le renseignement militaire israélien, Damas a bien utilisé des armes chimiques

L’été dernier, le président Obama avait mis en garde le régime de Bachar el-Assad sur l’éventuel usage d’armes chimiques contre la rébellion. C’était une « ligne rouge » à ne pas franchir, sous peine d’une possible intervention militaire.

Et la France avait emboîté le pas. « Je le dis avec la solennité qui convient : nous restons très vigilants avec nos alliés pour prévenir l’emploi d’armes chimiques par le régime (syrien) qui serait pour la communauté internationale une cause légitime d’intervention directe », avait affirmé le président Hollande, lors de la XXe Conférence des ambassadeurs.

Seulement, encore faut-il avoir non seulement la volonté mais aussi et surtout les moyens de mettre à exécution ses menaces. Or, actuellement, l’on voit mal comment les puissances occidentales pourraient intervenir militairement en Syrie compte tenu des contraintes budgétaires et politiques qui leur sont propres. Qui plus est, une telle opération devrait théoriquement exiger une résolution du Conseil de sécurité des Nations unis. Et là, la Russie et la Chine bloqueront toute initiative.

Par conséquent, le renseignement militaire israélien peut bien accuser le régime de Bachar el-Assad d’avoir utilisé des armes chimiques (les rebelles sont accusés par Damas d’en avoir fait autant), cela ne changera pas grand chose au problème. Du moins pour le moment.

D’après le général Itaï Brun, chef du département de recherche et d’analyse au sein de la division du renseignement militaire de l’armée israélienne, il y a des signes qui ne trompent pas. « Les pupilles qui se contractent, l’écume qui sort de la bouche et d’autres signes que nous avons vus attestent de l’utilisation d’armes chimiques mortelles », a-t-il décalré à l’antenne de la radio militaire.

Quant à savoir de quelle substance chimique il pouvait s’agir, le général Brun a estimé qu’il s’agirait probablement de gaz sarin, un neurotoxique. Cela étant, l’officier n’a pas précisé comment son service était arrivé à une telle conclusion.

Des analyses effectuées au Royaume-Uni et en France sur des échantillons de terre sortis de Syrie iraient dans le même sens. Selon le Washington Post et la revue Foreign Policy, Londres et Paris en auraient déjà informé Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies.

« Il est possible que des armes chimiques aient été utilisées d’une manière limitée et très localisée, et non à une large échelle », a toutefois confié un responsable des services de renseignement américains à l’AFP.

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