Deux gendarmes blessés dans un attentat contre l’ambassade de France à Tripoli; Le GIGN envoyé sur place

Plus de 7 mois après l’attaque du consulat américain de Benghazi (est de la Lybie) qui coûta la vie à 4 personnes, dont l’ambassadeur Chris Stevens, l’ambassade de France à Tripoli (Libye) a été la cible d’un attentat à la voiture piégée, à 7H00, ce 23 avril. Deux gendarmes français qui assuraient la sécurité des lieux ont été blessés, dont un gravement. Son pronostic vital n’est cependant pas engagé.

L’explosion a provoqué d’importants dégâts. Selon le député Jacques Myard, qui se trouvait à Tripoli avec son collègue Jean Glavany au moment de l’attentat, « l’ambassade a été détruite à 80%. » Le parlementaire a également expliqué qu’étant donné que le bâtiment se trouvait « dans une rue étroite », il était « difficile à protéger. »

« Cet attentat aurait pu être absolument un carnage », a commenté Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, qui doit se rendre à Tripoli dans la journée pour rencontrer les autorités libyennes. « Il s’en est fallu de quelques minutes. Si le personnel avait été effectivement là, ça aurait été un drame épouvantable », a-t-il ajouté à l’antenne de BFM TV. « C’est un attentat qui vise non seulement la France mais l’ensemble des pays qui luttent contre les groupes terroriste », a-t-il poursuivi. « Cet attentat était fait pour tuer. La France ne cèdera pas », a-t-il insisté.

Dans un communiqué, Laurent Fabius a indiqué que « tout serait mis en oeuvre pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet acte odieux et que ses auteurs soient rapidement identifiés’, et cela, « en liaison avec les autorités libyennes. »

« La France attend des autorités libyennes que toute la lumière soit faite sur cet acte inacceptable, pour que les auteurs soient identifiés et traduits devant la justice. Cet acte vise, à travers la France, tous les pays de la communauté internationale engagés dans la lutte contre le terrorisme », a, de son côté, réagi le président Hollande.

En attendant, Paris a décidé de suspendre les activités de l’école et du centre culturel français de Tripoli et annoncé que des mesures de protection des Français allaient être « renforcées » dans toute la zone Moyen-Orient-Sahel. L’on se peut se demander pourquoi cela n’avait pas été fait avant, notamment depuis l’intervention contre les groupes jihadistes au Mali et l’attaque du site gazier algérien d’In-Amenas…

Par ailleurs, le patron du Quai d’Orsay a également annoncé l’envoi à Tripoli d’une unité du Groupe d’Intervention d de la gendarmerie national

Cet attentat contre l’ambassade française n’a pas encore été revendiqué. Cela étant, la mouvance jihadiste est la principale piste, notamment en raison de l’intervention française au Mali. L’organisation al-Qaïda au Maghreb islamique pourrait être impliquée, tout comme la katiba « Les Signataires par le sang » de Mokhtar Belmokhtar, dont le procès par contumace doit s’ouvrir ce 23 avril à Alger.

La piste d’un groupe jihadiste local, probablement lié à al-Qaïda, peut également être avancée, avec sans doute plus de certitude étant donné que l’attaque a demandé une connaissance des lieux. Ou alors, il peut également s’agir d’un attentat motivé par le rôle de la France dans la chute du colonel Kadhafi, en 2011. Et l’on ne peut en effet pas exclure l’hypothèse que des nostalgiques de l’ancien régime libyen en aient été les instigateurs.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]