Mali : Un groupe armé s’empare d’une localité près de Tombouctou

Voilà qui ne va pas simplifier les choses au Nord-Mali. Le 21 avril, le Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA), qui s’était fait discret depuis sa création, il y a un peu plus d’un an, a indiqué avoir pris le contrôle du village de Ber, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Tombouctou.

« Le MAA contrôle actuellement la ville de Ber après avoir chassé un groupe armé local, non identifié pour le moment », a ainsi indiqué une source militaire, d’après l’AFP. « Dimanche soir, un avion militaire français survolait la localité », a-t-elle précisé.

« Nous avons pris la ville de Ber. Nous avons chassé une bande armée et nous contrôlons la ville depuis dimanche. Nous voulons travailler avec les Français et les Africains pour lutter contre le terrorisme, et les trafiquants de drogue », a, de son côté, confirmé Mohamed El Maouloud Ramadane, porte parole du MAA.

Ce groupe avait brièvement fait parler de lui en février dernier, en prétendant avoir attaqué des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), près de la localité d’In Khalil, dans la région de Tessalit, où des Arabes s’étaient réfugiés après la prise de Tombouctou par les forces françaises afin d’éviter d’être « pris pour des terroristes » par l’armée malienne.

« Depuis l’arrivée des forces armées française à Kidal avec le MNLA, ces Arabes ont été pris en otage par un groupe se disant du MNLA (…). Ces gens ont saisi tous les véhicules des Arabes qui circulent dans la zone, puis ils ont vidé les commerces et en dernier lieu ils ont violé les femmes », avait expliqué, à l’époque, Boubacar Taleb, un des responsables du MAA.

Seulement, pour les rebelles touareg, ce groupe serait lié au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’une des trois organisations jihadistes qui avaient pris le contrôle du Nord-Mali à la faveur d’une offensive du MNLA contre l’armée malienne. Difficile d’y voir clair…

Par ailleurs, un autre groupe qui s’était très discret depuis quelques semaines a aussi refait parler de lui. Ainsi, 200 touareg disant appartenir au Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), lequel a fait sécession avec l’organisation jihadiste Ansar Dine quand le vent a commencé à tourner, se sont regroupés dans la région de Kidal.

« Les hommes armés du MIA se trouvent dans un camp près de Kidal depuis vendredi », a indiqué, à l’AFP, une source militaire africaine locale. « Le MIA est en train de faire une démonstration de force. Environ 200 de ses éléments armés sont entrés près de Kidal », a-t-elle ajouté.

Cette information n’a pas été démentie par Alghabass ag Intallah, un des dirigeants du MIA. Mais ce dernier n’a pas souhaité en dire plus. « Oui les jeunes du MIA et d’autres se sont regroupés. On veut savoir si Bamako veut la paix ou pas », a-t-il seulement affirmé.

Le secteur de Kidal est un foyer de tensions entre la rébellion touareg, dont c’est le bastion historique, et les autorités de Bamako. Lors de l’avancée franco-tchadienne vers cette région, le MNLA avait ainsi refusé la présence de militaires maliens.

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