Le renseignement américain va se serrer la ceinture

L’époque où les agences de renseignement américaines pouvaient dépenser sans compter est désormais révolu. Si les arbres ne peuvent pas monter jusqu’au ciel, comme le dit l’adage boursier, il en va également pour les budgets.

Ainsi, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, les sommes allouées au renseignement américain ont considérablement augmenté, ce qui a permis de financer plus de 1.270 agences gouvernementales et 1.900 sociétés privées ayant des activités dans ce domaine.

Seulement, augmenter les budgets est une chose. Garantir que l’argent est bien utilisé en est une autre. Une étude publiée en 2010 par le Washington Post estimait, en effet, que 50.000 rapports produits annuellement étaient tout simplement ignorés.

Quoi qu’il en soit, comme les Etats-Unis ont, comme les Européens, des soucis avec leur dette publique, les agences de renseignement américaine sont désormais soumises à une certaine austérité, faute d’avoir fait preuve de rigueur dans la gestion des moyens qui leur avaient été accordés.

Lors de l’année 2012, Washington a dépensé 75,4 milliards de dollars pour financer les activités civiles et militaires liées au renseignement. Pour le projet de budget 2014 présenté la semaine passée par la Maison Blanche, ce montant sera ramené à 62,2 milliards de dollars, ce qui reste encore élevé.

Dans le détail, le président Obama a demandé 48,2 milliards de dollars pour la CIA et les autres agences civiles, soit 4,4 milliards de moins par rapport à l’année dernière, où déjà, il était question d’une baisse de 4% du budget dédié au renseignement.

Quant au secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, il prévoit 14 milliards pour financer ses programmes de renseignement militaire, contre 21,5 milliards en 2012. Mais, ce qui ennuie James Clapper, le directeur du renseignement national américain (DNI), est la mise en congé forcé des 800.000 personnels civils du Pentagone à cause des contraintes budgétaires, même si ces dernières ont été récemment allégées par le Congrès.

La raison de cette inquiétude du DNI tient au fait que de nombreux employés civils de la défense américaine travaillent pour le renseignement militaire (notamment la Defense Intelligence Agency, DIA) en tant qu’analystes ou traducteurs. « Cela n’a pour moi aucun sens d’exempter les militaires [de la mise au chômage partiel] et de ne pas envisager d’alternative pour les personnels du renseignement qui occupent des fonctions vitales similaires pour protéger notre sécurité nationale », avait ainsi affirmé James Clapper, en février dernier.

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