Londres aurait la preuve de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie

La ligne rouge a-t-elle été franchie en Syrie? En août dernier, le président Obama avait affirmé que le déplacement et l’utilisation d’armes chimiques dans ce pays en proie à la guerre civile motiveraient une intervention militaire américaine, sous-entendue contre le régime de Bachar el-Assad.

« Je le dis avec la solennité qui convient : nous restons très vigilants avec nos alliés pour prévenir l’emploi d’armes chimiques par le régime (syrien) qui serait pour la communauté internationale une cause légitime d’intervention directe », avait déclaré le président Hollande, le 27 août, lors de la XXe Conférence des ambassadeurs.

Ces dernières semaines, le régime de Damas et la rébellion syrienne se sont mutuellement accusés d’avoir utiliser des armes chimiques. Des enquêteurs mandatés par Nations unies devaient en faire la part des choses mais il se trouve que les autorités syriennes leur ont interdit l’accès à leur territoire.

Le 11 avril, des diplomates en poste aux Nations unies ont indiqué que les pays occidentaux ont « des preuves solides » qu’il a bien été fait usage d’armes chimiques en Syrie. « Il y a plusieurs exemples dans lesquels nous sommes complètement sûrs que des obus chimiques ont été utilisés de façon sporadique », a expliqué l’un d’eux, selon l’AFP. Un autre a confirmé cette information et affirmé que des preuves « très convaincantes » avaient été envoyées à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU.

Le fait est, et selon le quotidien « The Times », le département de recherche chimique et biologique du ministère de la défense britannique (MoD), basé à Porton Down, disposerait de « preuves médico-légales » de l’utilisation d’armes chimiques, après avoir analysé un échantillon de terre sorti clandestinement de Syrie. Quant à savoir quel camp en est le responsable, il est impossible de la savoir.

« Il y a eu certaines informations selon lesquelles ce serait juste un puissant agent antiémeute, mais ce n’est pas le cas – c’est autre chose, bien qu’il soit impossible de dire avec certitude qu’il s’agit de gaz sarin », a expliqué une source anonyme au journal londonien.

Le MoD n’a pas souhaité commenter les informations du Times (mais c’est une façon implicite de les confirmer…). En revanche, le Foreign Office s’est dit « profondément inquiet » sur une éventuelle utilisation d’armes chimiques.

« Nous avons fait part de nos inquiétudes au secrétaire général de l’ONU et soutenons pleinement sa décision d’enquêter », a déclaré un porte-parole de la diplomatie britannique. « L’utilisation d’armes chimiques serait un crime terrifiant. Ceux qui ont ordonné l’utilisation d’armes chimiques et ceux qui ont participé à leur utilisation devront rendre des comptes », a-t-il ajouté.

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