Cinq casques bleus indiens tués au Soudan du Sud

Ayant acquis son indépendance par rapport à Karthoum en juillet 2011, au terme d’une guerre ayant fait au moins 2 millions de morts et d’un processus entamé en 2005 avec un accord de cessez-le-feu, le Soudan du Sud connaît une situation sécuritaire délicate.

Déjà, le tracé de la frontière avec le Nord est encore sujet à caution, ce qui a donné lieu à des affrontements entre les deux pays pour le contrôle de région d’Abyei, riche en pétrole. Mais comme cela ne suffisait pas, le nouvel Etat doit fait face à des violences inter-communautaires ainsi qu’à une rébellion armée dans la région de Jonghei.

Cette milice est née en avril 2010, au lendemain de la défaite à des élections locales de son chef David Yau Yau. A priori, elle ne fait pas dans le détail : le 23 août 2012, elle aurait assassiné 24 soldats sud-soudanais dans la ville de Likuangole. Selon Juba, elle serait soutenue en sous-main par Karthoum.

L’émergence de ce groupe armé a suscité l’inquiétude des Nations unies, lesquels ont, en vertu de la résolution 1996, déployé dans ce pays, juste avant son indépendance, une mission de maintien de la Paix, la MINUSS, forte de 7.000 soldats et de 900 policiers, afin d’aider Juba à bâtir ses institutions.

Seulement, la MINUSS, qui a été déployée au Sud-Soudan avec un mandat sous chapitre VII, subit des coups de part et d’autres. En décembre dernier, un hélicoptère russe appartenant à cette mission de l’ONU avait été abattu par erreur par les troupes sud-soudanaises.

Mais là, ce sont des casques bleus indiens qui ont été la cible d’une attaque commise vraisemblablement par les milicens de David Yau Yau. Bilan : 5 d’entre eux ont été tués et 4 autres ont été blessés. Des civils ont également perdu la vie dans cette embuscade, qui a eu lieu entre les villes de Pibor et Bor, dans l’Etat de Jonghei.

Ce drame s’est produit au lendemain d’un appel lancé par le chef de la MINUSS, Hilde Johnson aux autorités sud-soudanaises afin que ces dernières prennent « les mesures nécessaires pour faire arrêter les violences intercommunautaires et les attaques des groupes armés contre les civils. »

Les effectifs de la MINUSS sont essentiellement fournis par des pays asiatiques. Le contingent le plus important, avec près de 2.000 hommes, est celui déployé par l’Inde. Le Bangladesh, la Chine, le Cambodge, la Mongolie, le Népal et le Japon contribuent à cette mission.

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