Mali : Importante opération militaire française au nord de Gao

Libérée de l’emprise du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) par les forces françaises de l’opération Serval le 26 janvier dernier, la ville de Gao, située dans l’est du Nord-Mali, a été le théâtre, à plusieurs reprises et au cours de ces derniers semaines, d’attaques terroristes.

La particularité de ce secteur du Mali est que les jihadistes du Mujao peuvent se fondre dans la population, étant donné qu’une partie de cette dernière est sensible aux thèses salafistes.

Cela étant, et après avoir détruit le sanctuaire d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans l’Adrar des Ifoghas, plus au nord, les forces françaises engagées au Nord-Mali dans le cadre de l’opération Serval se concentrent désormais sur la boucle du Niger afin d’empêcher les groupes jihadistes de se réorganiser et de mener de nouvelles actions à Gao, voire à Tombouctou.

Après plusieurs jours de travail de renseignement et d’écoutes, il a ainsi été décidé de lancer l’opération Gustav, le 6 avril, afin de passer au peigne fin une vallée de 20 km de long sur 2 de large située au nord de Gao. Ce secteur est en effet soupçonné d’être une importante base logistique pour les jihadistes.

Cette opération, menée essentiellement par des unités de la 3e Brigade Mécanisée et commandée par le colonel Bruno Bert, le chef de corps du 92e Régiment d’Infanterie, mobilise un millier d’hommes, plusieurs dizaines de véhicules blindés, des moyens d’artillerie, des drones ainsi que des hélicoptères.

Dans un premier temps, la colonne, partie de Gao en plein jour, a fait mine de faire mouvement vers l’est avant de prendre la direction de la vallée visée en pleine nuit. C’était une « manoeuvre de déception », a expliqué le général Barrera, le commandant de la brigade Serval.

Le 7 avril, à 6H00, tous les accès à la vallée ont été bouclés et les crêtes contrôlées par les troupes françaises. Les opérations de fouilles ont commencé deux heures plus tard. Aucun contact avec les jihadistes n’a eu lieu pour le moment. En revanche, les militaires français ont mis la main sur de nouveaux stocks d’armes et de munitions, les sapeurs ayant trouvé 340 obus et roquettes dans des ravins creusés par l’érosion.

L’opération Gustav, qui ne sera peut-être pas la dernière, devrait durer plusieurs jours. Les soldats et les gendarmes maliens sont également de la partie. Il leur revient d’entrer en premier dans les campements nomades ou les maisons des civils.

« C’est le quatrième oued que nous fouillons dans la région de Gao, il y aura sans doute d’autres opérations de ce genre, mais peut-être pas de la même ampleur », a indiqué le général Barrera.

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