Le Premier ministre britannique plaide pour le maintien de la dissuasion nucléaire

La force de frappe britannique a été considérablement amoindrie depuis la fin de la Guerre froide. A vrai dire, elle n’a rien à voir avec la dissuasion française. Déjà, depuis 1998, sa composante aéroportée n’existe plus. Qui plus est, et depuis l’accord appelé Polaris Sales Agreement, signé en 1963, le Royaume-Uni n’a pas la maîtrise du développement de ses propres missiles balistiques mer-sol.

Et la conception du successeur des actuels 4 sous-marins lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Vanguard se fera dans le cadre d’une coopération avec les Etats-Unis, notamment au niveau du compartiment des missiles.

Au cours de ces dernières années, le nombre de vecteurs emportés – des Trident – à bord de ces mêmes SNLE de la classe Vanguard a été diminué, de même que celui des têtes nucléaires, qui passera de 160 à 120 d’ici 2015. Enfin, l’idée de construire non pas 4 mais 3 nouveaux sous-marins a même un temps été avancée.

Pour autant, cela ne suffit pas pour certains, lesquels estiment, outre-Manche, que la dissuasion nucléaire est trop coûteuse et qu’il vaudrait sans doute mieux l’abandonner, alors que les commandes préliminaires pour lancer le programme visant à renouveler les SNLE britanniques ont déjà été passées. Tel est le cas des libéraux-démocrates, présents au sein de la coalition gouvernementale emmenée par le conservateur David Cameron.

Or, ce dernier a affirmé, dans les colonnes du Daily Telegraph, ce 4 avril, qu’il serait « stupide » pour le Royaume-Uni de démanteler ce qu’il reste de sa dissuasion nucléaire, compte tenu du contexte international actuel.

« Nous avons tout autant besoin de notre dissuasion nucléaire qu’il y a six décennies, quand le gouvernement de l’époque s’était engagé dans cette voie », a-t-il fait valoir. « L’URSS a disparu, mais la menace nucléaire demeure », a-t-il ajouté, estimant même qu' » en termes d’incertitude et de risques, elle s’est même accrue. »

L’Iran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert d’un programme à finalité civile continue de « défier la communauté internationale » et le régime nord-coréen, « agressif et totalement imprévisible », a « mené récemment son troisième essai nucléaire et pourrait avoir suffisamment de matière fissile pour produire plus d’une douzaine d’armes nucléaires », a souligné le locataire du 10 Downing Street.

« Quelqu’un peut-il prétendre sérieusement qu’il serait sage pour la Grande-Bretagne, confrontée à cette menace évolutive, d’abandonner sa dissuasion nucléaire? », interpelle-t-il à l’adresse de ceux qui, justement, défendent cette option.

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