Démonstration de force américaine dans la péninsule coréenne

Suite à de nouvelles menaces nord-coréennes, l’US Air Force a envoyé, le 28 mars, deux bombardiers stratégiques B-2 « Spirit » survoler la Corée du Sud, dans le cadre de l’exercice Foal Eagle mené chaque année entre les forces américaines et sud-coréennes.

Les deux appareils, appartenant au 509th Bomb Wing, ont décollé de la base aérienne de Whiteman (Missouri) pour rejoindre la Corée du Sud, où ils ont simulé un bombardement sur des cibles sur le site de Jik Do avant de retourner aux Etats-Unis.

Cette mission, de 10.500 km, « démontre la capacité des Etats-Unis à réaliser sans délai et sans restriction des frappes de précision à longue distance », a fait valoir l’aviation américaine. « Le bombadier B-2 est un important élément des capacités américaines de dissuasion dans la région Asie-Pacifique », a-t-elle ajouté.

Plus tard, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a expliqué la raison pour laquelle ces deux B-2 ont été envoyés en Corée du Sud, et cela, une semaine après les bombardiers B-52. « Les Nord-Coréens doivent comprendre que ce qu’ils font est très dangereux. Nous devons dire clairement que nous prenons très au sérieux les provocations de la Corée du Nord et que nous y répondrons », a-t-il affirmé.

« Nous serons prêts à faire face à toute éventualité », a encore déclaré Chuck Hagel. « Nous défendrons explicitement cette alliance avec la Corée du Sud comme nos autres alliés dans cette région », a-t-il insisté.

« Ces exercices visent surtout à assurer à nos alliés qu’ils peuvent compter sur nous pour être prêts et les aider à prévenir un conflit », a indiqué, de son côté, le général Martin Dempsey, le chef d’état-major interarmées américain.

Bien évidemment, l’annonce de la présence de ces 2 B-2 dans les cieux sud-coréens n’a pas été du goût de Pyongyang, comme d’ailleurs l’avait été celle de B-52. Le chef du régime nord-coréen, Kim Jung-un, « a jugé que le temps était venu de régler les comptes avec les impérialistes américains, étant donné la situation actuelle », a fait savoir l’agence officielle KCNA.

« Il a finalement signé un ordre sur les préparatifs techniques des fusées stratégiques de l’armée populaire, ordonnant qu’elles soient placées en alerte afin d’être en mesure de frapper à n’importe quel moment le continent américain, les bases militaires américaines sur les théâtres d’opération dans le Pacifique, notamment Hawaï et Guam, et les bases en Corées du Sud », a-t-elle poursuivi. Cela dit, les unités « stratégiques » nord-coréennes sont déjà en alerte depuis deux jours…

Si, techniquement, il est improbable que les missiles nord-coréens aient une portée suffisante pour menacer les bases américaines d’Hawaï et de Guam, en revanche, ils ont l’allonge suffisante, comme l’on dit dans le milieu de la boxe, pour atteindre la Corée du Sud, voire le Japon.

D’après l’agence sud-coréenne Yonhap, qui s’appuie sur des confidences d’une source militaire, « une nette hausse » des mouvements a été détectée sur les bases de missiles nord-coréens.

De son côté, la Chine, qui, alliée de la Corée du Nord, redoute un éventuellement effondrement de cette dernière, a appelé, ce 29 mars, les « parties concernées à faire des efforts conjoints pour détendre la situation. » « La paix et la stabilité dans la péninsule coréenne servent l’intérêt commun », a déclaré Hong Lei, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

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