Centrafrique : Les rebelles de la Séléka sont entrés dans Bangui (MàJ)

Estimant que le président François Bozizé tardait à respecter les engagements qu’il avait pris lors de la signature d’un accord de cessez-le-feu conclu à Libreville, les rebelles de la coalition « Séléka » ont repris les armes avec l’intention de marcher sur Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), où ils sont arrivés dans la nuit du 23 au 24 mars.

« Nos hommes sont dans Bangui, on prend nos emplacements », a fait savoir le colonel Djouma Narkoyo, l’un des responsables militaires de la rébellion, pour qui la journée sera « décisive ».

La veille, un porte-parole de la Séléka, Eric Massi, avait appelé, depuis Paris, « les populations à rester chez elles, les Faca (Forces armées centrafricaines) à ne pas combattre (…) et « toutes les forces sur le terrain à ne commettre aucune exaction, aucun pillage ou aucun règlement de compte. »

De nombreux tirs et détonations ont été entendus au matin du 24 mars à Bangui, notamment dans les quartiers sud et nord de la ville. Etant donné que les rebelles n’ont pas fait mystère de leur intention de renverser le président Bozizé, les Forces armées centrafricaines (Faca) et des militaires sud-africains ont pris position autour du palais présidentiel.

La France, qui dispose de 250 militaires en Centrafrique dans le cadre de l’opération Boali, a envoyé des troupes pour protéger l’aéroport de Bangui. A priori, aucun renfort n’a été pour le moment envoyé sur place. « Il n’est pas question que la France s’ingère dans les affaires intérieures d’un pays, comme l’a dit à plusieurs reprises le président François Hollande », a expliqué le porte-parole diplomatique de l’Elysée.

Le cas échéant, cela permettrait l’exfiltration des ressortissants étrangers (dont 1.250 Français) présents dans le pays. En attendant, il a été demandé à ces derniers de rester chez eux et des mesures de protection ont été prises.

Par ailleurs, Paris a demandé la tenue en urgence d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies et pris contact avec l’Union africaine et les organisations régionales afin de « trouver une voie de sortie » à cette nouvelle crise en Centrafrique.

MàJ (12h44) : Les rebelles de la Séléka se sont emparés du palais présidentiel, ce matin du 24 mars. Le président Bozizé aurait traversé le fleuve Oubangui pour rejoindre la République Démocratique du Congo, ce que les autorités de cette dernière ont démenti.

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