En un an, les forces de sécurité afghanes ont subi de lourdes pertes

La stastistique a de quoi faire réfléchir : près de 3.000 policiers et soldats afghans ont été perdu la vie lors de combats contre les insurgés au cours des 12 derniers mois. C’est à dire que les pertes des forces de sécurité afghanes ont été importantes en un an que celles des troupes internationales qui, déployées dans le pays depuis 2001, déplorent 3.270 tués dans leurs rangs.

Dans le détail, 1.800 policiers afghans ont été tués, de même que que 1.183 soldats de l’armée nationale afghane (ANA). Ces données confirment la tendance qui avait déjà été observée sur les quatre premiers mois de l’année 2012. Les pertes des forces de sécurité afghanes sont ainsi 8 fois supérieures à celles de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), placée sous l’autorité de l’Otan.

L’une des explications est bien évidemment liée au fait que l’ANA se retrouve désormais en première ligne sur une grande partie du territoire. D’où un taux de perte plus élevé par rapport à celle de la coalition, laquelle aura achevé son retrait du pays avant la fin de l’année 2014.

A cela s’ajoute le manque d’équipements des forces afghanes, notamment pour ce qui concerne la protection contre les engins explosifs improvisés (IED). Et puis il y a également le phénomène des attaques dites de l’intérieur, commises par des insurgés infiltrés dans ses rangs.

Enfin, les taliban et leurs alliés, parce qu’ils savent qu’elles ne pourront plus compter sur le soutien de l’Otan après 2014, intensifient leurs actions contre les forces de sécurité afghanes afin de les démoraliser et de décourager les vocations.

Et cela risque de ne pas s’arranger avec le retrait de l’ISAF. Les forces afghanes ont de lourds déficits capacitaires, notamment au niveau de l’aviation. Par exemple, elles ne disposent pas d’avions d’attaque au sol, même s’il est question de les doter d’Embraer Super Tucano, le contrat étant pour l’instant bloqué.

Aussi, la communauté du renseignement américain, qui a présenté ses estimations dans un rapport remis récemment au Congrès, est plutôt pessimiste au sujet de l’avenir de l’Afghanistan. En tout cas, elles tranchent avec les évaluations du Pentagone, lequel parle de taliban divisés et diminués ainsi que de progrès.

« Nous estimons que l’insurrection talibane a diminué dans certaines régions d’Afghanistan, mais elle est toujours résistante et capable de contrecarrer les plans américains et de la communauté internationale », a en effet indiqué le rapport, présenté par James Clapper, le directeur du renseignement américain, qui supervise 16 agences.

Et d’estimer que la sécurité des régions où l’ANA a pris le relais est « très fragile » et que les taliban sont même en mesure de contrôler des villes et des routes stratégiques près des zones contrôlées par les autorités afghanes.

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